Une étude a été menée à partir des données du registre Covid-19 « Global Rheumatology Alliance ». L'abstract (1) mentionne 1 673 patients souffrant de PR, sous traitements de fond traditionnels ou biologiques au moment de la survenue du Covid-19. L’essai a fait l’objet d’une actualisation et l’effectif est désormais de 2 869 patients (moyenne d’âge 57 ans, 81 % de femmes) inclus entre mars 2020 et avril 2021. Parmi eux, 1 388 étaient traités par anti-TNF, 563 par inhibiteur de JAK (JAKi), 364 par rituximab, 317 par inhibiteurs de IL-6 et 237 par abatacept. La majorité de ces patients (78,6 %) n’a pas été hospitalisée, 5,5 % sont décédés.
Plus de risque de forme sévère sous rituximab et JAKi
Parmi les patients traités par rituximab, 22 % ont été hospitalisés avec oxygène ou ventilation, versus 7,4 % dans le groupe traité par anti-TNF. Le taux de mortalité sous rituximab atteignait 14,8 %, contre 2,6 % sous anti-TNF. Ainsi, le rituximab est associé à un surrisque de forme sévère, par rapport aux anti-TNF, avec un OR = 4,15 (IC 95 % 3,16-5,44).
Il en est de même pour les JAKi : 15,4 % des patients traités ont été hospitalisés, avec oxygène ou ventilés, et 7,1 % sont décédés. Les JAKi sont associés à un surrisque de forme sévère avec un OR = 2,06 (IC 95 % 1,60-2,65) comparativement aux patients traités par anti-TNF. Ce résultat reste à confirmer, le baricitinib ayant obtenu aux États-Unis une autorisation en cas de forme sévère de Covid-19…
La vaccination bien tolérée
La vaccination anti-Covid-19 doit être faite (sauf contre-indication) chez les patients atteints d’affections rhumatologiques chroniques, quelles que soient l'activité et la sévérité de la maladie.
Les données du registre international EULAR-COVAX, coordonné par le Pr Xavier Mariette, montrent sa bonne tolérance (2). Le 27 avril dernier, 1 519 patients ont été inclus (âge moyen 63 ans, 68 % de femmes). La France est le pays qui a le plus contribué au registre (60 % des inclusions). Dans 91 % des cas, il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique. La PR était la plus fréquente (30 % des cas), la spondylarthrite axiale 8 %, le rhumatisme psoriasique 8 % et le lupus 7 %. Au moment de la vaccination, les patients étaient sous traitements de fond conventionnels synthétiques (csDMARDs) pour 45 % ou biologiques (bDMARDs) pour 36 %, sous corticoïdes oraux pour 31 % et sous d’autres immunosuppresseurs pour 6 %. Les traitements les plus fréquents étaient le méthotrexate (29 %), les anti-TNF (18 %), l’hydroxychloroquine (10 %) et le rituximab (6 %).
Les vaccins administrés ont été les suivants : Pfizer 78 %, Astra Zeneca 16 %, Moderna 5 %, autre ou non renseigné 1 %. Au total, 66 % des patients avaient reçu deux doses. Seulement 5 % des patients ont signalé la survenue d’une poussée de leur maladie (importante chez 1,2 %). Le délai moyen entre l’injection du vaccin et la poussée était de cinq jours (± 5). De possibles effets secondaires, dans les sept jours suivant la vaccination (douleur au site d’injection, fatigue, céphalées…), ont été rapportés chez 31 % des patients. Deux cas seulement d’évènements indésirables sévères ont été signalés : un cas d’hémiparésie chez un patient avec un syndrome de chevauchement lupus/sclérodermie et un cas de maladie de Horton chez un sujet arthrosique. Ces données sont donc rassurantes.
(1) Sparks J et al. Abst OP 0006
(2) Machado PM et al. Abst LB0002
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