Le développement des services privés de téléconsultation reçoit un accueil au mieux très réservé, voire franchement hostile, des syndicats.
« Nous vous appelons au secours, c'est à l'ubérisation de la médecine que nous assistons », s'alarme le Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML) Syndicat, dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn et à l'Ordre. Opposé à la « marchandisation des soins », le généraliste cible Hellocare et Medaviz, qui proposent respectivement aux mutuelles des offres de téléconsultation à « 29 euros les six minutes en moyenne » et à « 3,95 euros la minute [les tarifs ont changé depuis l'écriture de la lettre, NDLR], soit 2,37 fois le tarif de base d'un médecin généraliste pour une consultation de 15 minutes, sans examiner le patient et sans avoir l'assurance des détails de son histoire de vie ». « On marche sur la tête! », s'insurge-t-il, réclamant l'interdiction.
La CSMF affiche également son opposition. Dans son viseur : une durée de consultation jugée trop courte et des doutes sur le secret médical. « Sans compter le risque sur la collecte de données de santé, domaine qui aiguise les appétits des géants du numérique », ajoute la centrale syndicale.
Outre la nature du service, la communication des complémentaires irrite. Brandir l'argument d'un accès immédiat au médecin, partout et tout le temps, dessert le patient, estime le Dr Yannick Schmitt, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) . « Cela nous oriente dans la voie du toujours plus, sans aucune qualité de prise en charge, mais avec un coût certain pour l'assuré via l’augmentation inévitable de ses cotisations », indique-t-il.
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