L’affaire des héparines contaminées : cas d’école

Publié le 14/03/2013
Article réservé aux abonnés
1369298113416938_IMG_100831_HR.jpg

1369298113416938_IMG_100831_HR.jpg
Crédit photo : REA

La FDA était alertée en janvier 2008 au sujet de la survenue de réactions allergiques qui pouvaient être mortelles et qui faisaient immédiatement suite à l’injection d’héparine sodique. 81 décès étaient répertoriés, ainsi que 800 réactions plus ou moins sévères. Très rapidement, l’enquête a repéré la présence de la chondroïtine sulfate, une substance hautement toxique. Or, l’héparine est essentiellement fabriquée en Chine à partir de pancréas de porcs dont l’extraction est parfois réalisée dans les exploitations d’élevage. En raison de la peste porcine qui décimait alors le cheptel chinois, les producteurs auraient frauduleusement ajouté de la chondroïtine à certains lots, ce produit étant capable de mimer l’efficacité anticoagulante de l’héparine.

Cette affaire est la preuve de ce que, comme le relève le rapport de l’IGAS de septembre 2012, les contrôles ne permettent pas de détecter toutes les anomalies : ne sont découvertes que les substances traquées. « C’est ce qui explique que les héparines contaminées n’aient pas pu être repérées par les laboratoires, souligne Anne Carpentier (LEEM). Les tests, en application des monographies scientifiques, avaient vérifié le pouvoir anticoagulant des produits falisfiés, mais ils n’avaient pas permis de mettre en évidence la présence dans la matière d’éléments falsificateurs : on ne trouve que ce que l’on cherche. Les monographies ne répertorient pas les éléments falsificateurs. »


Source : Le Quotidien du Médecin: 9226