À l’heure de la seconde lecture, à l’Assemblée nationale, de la loi de modernisation du système de santé, et en particulier du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT), nous nous alarmons de la prévalence du tabagisme en France. Elle reste très élevée, tout particulièrement chez les jeunes, et en comparaison avec d’autres pays européens. Or la consommation du tabac n’est pas une fatalité, puisque d’autres pays (Grande-Bretagne, Australie, Californie…) réussissent à faire baisser leur prévalence tabagique de façon efficace !
Alors que la mortalité liée au tabac diminue chez les hommes, elle augmente fortement chez les femmes : d’un facteur 7 entre 1980 et 2010.
Seul l’arrêt complet du tabac permet de gagner des années de vie, mais il est très difficile, car la nicotine est la drogue la plus puissante existant sur le marché. Toutefois, nous ne sommes pas démunis face à cette addiction. Il existe des traitements efficaces : il est incompréhensible, au vu du coût sanitaire et financier du tabagisme, qu’ils ne soient pas totalement remboursés, quels que soient l’âge, le sexe, la pathologie, au même titre que les traitements pour le mésusage de l’alcool et la dépendance aux opiacés.
La prise en charge de la dépendance au tabac doit être un objectif national pour l’ensemble des personnels de santé et ceux-ci doivent être formés spécifiquement en accord avec la médecine fondée sur les preuves.
Cette prise en charge doit être systématique, au même titre que celles de l’hypertension ou du diabète.
Ainsi, la Société francophone de tabacologie soutient toutes les dispositions du PNRT, qui ont pour objet d’aider les fumeurs à arrêter de fumer, de protéger les jeunes de l’entrée dans le tabagisme et d’agir sur l’économie du tabac.
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