De nombreux médecins utilisent déjà leur smartphone ou leur tablette électronique pour accéder à des applications, qui sont en plein développement dans le secteur médical (cf. pages 8 et 9 et 11). En France, c’est iOS, le système d’exploitation des iPhone et iPad qui se taille la part du lion. En mars, il occupait 63 % du terrain (tablettes comprises) contre 21 % à Android, l’OS mobile de Google (évaluation GlobalStat StatCounter). La France fait toutefois figure d’exception Apple mais Android y connaît une forte croissance (il était à 3 % en 2009). Au niveau mondial, Android aurait déjà pris la tête avec 33,3 %, suivi par Symbian de Nokia (31 %) en perte de vitesse, iOS (16 %) et BlackBerry (14,6 %). La guerre des OS mobiles fait rage.
La famille Apple
Reprenant en l’allégeant le système d’exploitation MacOS X et développé à partir d’un noyau Linux, iOS est propriétaire et verrouillé, mais son kit de développement, largement accessible, a fait fleurir plusieurs centaines de milliers d’applications gratuites ou payantes, propres aux iPod, iPhone et iPad. Pour les télécharger depuis l’App Store il faut créer un compte sous iTunes. L’adhésion à l’écosystème Apple est indispensable pour effectuer les mises à jour, visualiser certains paramètres de ses appareils et synchroniser des contenus depuis un ordinateur. Très automatisée la plate forme de téléchargement est aussi très surveillée, avec un sérieux « process » de validation des applications. Cette rigidité peut être considérée comme problématique mais elle contribue à la bonne réputation de l’Appstore en terme de sécurité et de fiabilité. Lancé le 6 juin simultanément avec Mac OS X Lion et iCloud,-le service d’hébergement en ligne qui devrait remplacer MobilMe-, iOS 5 améliore la synchronisation entre équipements informatiques Apple et PC et donne notamment accès aux applications iWorks et iDisk sur le Web.
On recense 240 applications en français sur l’App Store à la rubrique Médecine et on attend la sortie de Medistory pour iPad (voir le Cahier Informatique et Web du 30 mars)
La liberté selon Google
Depuis 2009, Google a publié plusieurs versions d’Android, élargissant au fur et à mesure les possibilités offertes. Les fabricants peuvent singulariser leurs produits en installant une surcouche graphique active (comme Sense de HTC, TouchWiz de Samsung, Blur de Motorola ou Nexus de SonyEricsson) pour personnaliser la navigation et créer leurs univers applicatifs. Cette liberté d’adaptation entretient une certaine hétérogénéité de l’offre matérielle et complique les stratégies de mises à jour non seulement des différentes versions de l’OS mais aussi celles des interfaces utilisateurs sans parler des portails Web des opérateurs télécoms. Bien qu’émulé par un marché plus large, l’Android Market est moins riche que l’App Store d’Apple et son principe d’ouverture induit des problèmes de fiabilité et de sécurité. Android anime déjà plusieurs tablettes (Galaxy Tab de Samsung, Archos 5 et 7, Folio 100 de Toshiba, Iconia d’Acer, EeePad d’Asus, Xoom de Motorola) mais pourrait aussi fusionner avec Chrome OS, le système d’exploitation conçu par Google pour équiper PCs et Netbooks.
Android est optimisé depuis l’origine pour intégrer les services en ligne de Google comme la messagerie Gmail, la cartographie Google Maps, ou encore Google Agenda, Google Docs, Google Talk, YouTube, etc. Un Google App Engine existe également pour développer, héberger et administrer des applications métier.
L’Android Market propose plus de 500 applications médicales gratuites ou payantes dans différentes langues. Et encore très peu en français. https://market.android.com/app/medical
HP entre dans la danse
Le numéro un mondial des ordinateurs prend le tournant de la mobilité en s’appropriant un OS lui aussi écrit sur un noyau Linux. WebOS qui fait déjà tourner les derniers smartphones de Palm, dont le Pre et le Pixi, devrait animer bientôt la tablette et les imprimantes connectées de HP mais aussi, peut-être, des PCs, y compris ceux d’autres constructeurs, en complément de Windows. La troisième version de HP WebOS sera disponible cet été sur le Pre3 et l’ardoise TouchPad. Un catalogue de plusieurs milliers d’applications – la suite bureautique QuickOffice, le lecteur de livre électronique Kindle ou le logiciel de synchronisation Dropbox – sont déjà disponibles et celles développées sous PalmOS – dont beaucoup à vocation médicale - sont en cours d’adaptation, du moins aux USA. À défaut, Classic Apps fait tourner sous WebOS, l’ancien système d’exploitation PalmOS et toutes ses applications.
Une bonne nouvelle pour toutes les applications médicales pour Palm qui se sentaient un peu orphelines.
La récidive de Windows
Windows Phone 7 de Microsoft a pour mission d’effacer les échecs de Windows Mobile. Doté de l’interface utilisateur Metro du baladeur Zune HD, cet OS autorise une intégration poussée des applications qui sont mises à jour automatiquement. L’écran de démarrage, personnalisable, présente une matrice de vignettes dynamiques correspondant aux fonctions du téléphone. Six micro-portails donnent accès aux principaux thèmes : personnes, photos, musiques, vidéos, jeux, Microsoft Office et Windows Phone Marketplace. La célèbre suite bureautique, allégée et compatible avec la version pour ordinateur, produit des documents synchronisables et stockables sur le service en ligne Windows Live SkyDrive. Le Marketplace de Windows Phone 7 propose de télécharger quelque 14 000 applications et contenus multimédias. Microsoft a signé des accords avec de nombreux constructeurs de smartphones comme HTC, Samsung, LG et Dell. Le partenariat stratégique avec Nokia autorise ce dernier à modifier l’interface utilisateur à sa guise en contrepartie d’un co-développement de WP7, au détriment de Symbian.
Le défi BlackBerry
Le système d’exploitation BlackBerry est un développement propriétaire de Research In Motion (RIM) conçu initialement pour des terminaux mobiles dédiés à la messagerie et qui a évolué avec l’entrée du fabricant canadien dans la course des smartphones. La version BlackBerry 7, lancée en mai et bientôt disponible sur le Bold Touch 9 900/9930, est dotée d’une navigation plus intuitive et gère séparément plusieurs profils en plus de différents écrans de bureau. Son lancement coïncide avec celui de la tablette PlayBook dont l’OS QNX, un noyau Unix temps réel, pourrait bientôt équiper une nouvelle gamme de smartphone sous l’appellation BlackBerry8.
Environ 25 000 applications développées pour BlackBerry sont déjà accessibles sur PlayBook, sans parler d’une future adaptation des 200 000 applications Androïd. À noter, la nouvelle version BlackBerry du Vidal.
Conforter l’écosystème
Dans tous les cas de figure, la préoccupation principale de l’opérateur de plate-forme est de conforter son écosystème en développant les transactions : achats d’applications dont le prix est partagé entre la plate-forme et ses développeurs, échanges de données en volume qui rémunère l’opérateur télécom et accessoirement la plate-forme, comme dans le cas d’Apple. L’idéal est aussi d’associer étroitement les matériels aux performances de la plate-forme pour persuader l’usager de s’équiper sinon en marque unique (c’est l’objectif d’Apple) du moins de rester dans le même univers (c’est l’ambition de Google ou de Microsoft). De fait, il n’y a pas d’interaction aisée entre plateformes, leurs opérateurs s’évertuant à simplifier au maximum la synchronisation entre leurs équipements fixes et mobiles pour conserver leurs clients. Les éditeurs et hébergeurs de solutions métiers, notamment médicales, dans l’impossibilité de s’adapter à tous les environnements, privilégient les plates-formes qui ont le plus fort taux de pénétration dans la profession visée. Même le développement du concept de Cloud (le « en ligne ») ne libère pas complètement le choix de l’utilisateur. Le médecin,- non «geek »-, n’en sera que plus facilement tenté de s’en remettre à une solution clé en main. Une tendance que semble avoir compris Orange qui propose une offre de services mobiles – Performance Pro - destinée aux professionnels de la santé et disponible, pour l’instant, sur iPhone et BlackBerry.
Article précédent
Pseudochromatic ColorTest
Article suivant
Dragon Dictate (2.03)
Objectif veille sanitaire
Prof de médecine, ils misent sur les « app » iPhone
medEquiv de Vidal
Pseudochromatic ColorTest
Les OS mobiles des smartphone et des tablettes : autant d’écosytèmes
Dragon Dictate (2.03)
Siphonie en app majeure
Les numériques voient plus loin
L’été du DMP
L’informatique, comment vous l’aimez ?
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature