Touchant 5 % de la population adulte, le syndrome de l’intestin irritable (SII) concerne principalement la population féminine avec un sex-ratio de trois femmes pour un homme. Micro-inflammation, troubles de la motricité intestinale, dysbiose, hypersensibilité viscérale ou encore anomalies du contrôle de la douleur sont quelques-uns des mécanismes physiopathologiques avancés pour expliquer cette pathologie sans substrat organique.
L’alimentation joue aussi probablement un rôle et pourrait s’inscrire dans une démarche préventive, mais les données restent parcellaires avec des niveaux de preuve limités. Pour autant, « 70 % des malades rapportent des réactions adverses à la consommation de certains aliments, indique le Pr Chantal Julia (hôpital Avicenne, Bobigny), et 62 % excluent certains aliments de leur régime alimentaire ». Sont désignés comme responsables le lait, le blé et ses dérivés, les produits gras et frits, la caféine, certains légumes (choux, oignons) et légumineuses, les épices et l’alcool.
Les FODMAPs incriminés
Une analyse de régimes alimentaires globaux a corrélé une alimentation de type « western » (riche en produits gras, salés, sucrés, sodas, céréales de petit déjeuner) avec un risque accru de SII. « Une alimentation plus riche en produits ultra-transformés est également incriminée », souligne le Pr Xavier Hébuterne (CHU de Nice). Dans l’étude NutriNet-Santé, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à un risque plus élevé de troubles fonctionnels intestinaux avec un risque relatif de 1,25. Cependant, cette hypothèse « mérite d’être davantage explorée », tout comme celle de la piste des sucres fermentescibles FODMAPs (excès de fructose, lactose, fructanes, glyco-oligosaccharides, polyols).
Ceux-ci sont souvent spontanément identifiés par les patients comme étant à l’origine de leurs troubles. Mais « une causalité inverse n’est pas à exclure, modère Chantal Julia, et une analyse transversale a montré des modifications spontanées du régime avec exclusion de produits riches en FODMAPs chez les patients SII ». De nombreuses recherches sont en cours mais ces modifications comportementales, renforcées par la médiatisation du régime pauvre en FODMAPs, engendre des difficultés pour mettre en œuvre des essais épidémiologiques.
Gastro-entérologie
Syndrome de l’intestin irritable et alimentation : des liens à préciser
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Publié le 25/05/2021
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Alors que de nombreuses patientes atteintes de syndrome de l’intestin irritable écartent d’elles-mêmes certains aliments, les données sur le rôle de l’alimentation restent parcellaires.
Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE
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Source : Le Généraliste
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