Chevelure et monture de lunettes foncées, Jonathan qui a eu son bac avec mention « très bien», est le deuxième garçon de la petite bande caennaise, tous futurs carabins. Tels les trois mousquetaires (deux garçons et une fille), ils vont se serrer les coudes pour réussir, ensemble, l'épreuve de cette année passerelle. Jonathan a lui aussi un père prof de maths et sa mère, est auxiliaire de vie. Entre rigueur scientifique et ce qui dénote d'un « goût des autres », tous les ingrédients sont là pour que Jonathan, l'aîné des quatre enfants Le Gras, atteigne le but qu'il s'est fixé. La médecine est venue à Jonathan par l'image et plus précisément télévisuelle.
Une vocation née devant la télé
Car c'est une longue série diffusée pendant près de deux années qui va provoquer le déclic ! En 2011, alors tout jeune collégien, Jonathan découvre avec bonheur sur France 4 les 4 saisons du documentaire « Les médecins de demain ». Il ne ratera aucune des 16 émissions consacrées à cinq jeunes internes aspirant à différentes spécialités. Le quotidien de chacun d'eux, jalonné de prises de responsabilités, de joies, de doutes, et satisfactions, sera fondateur de sa décision.
Dès lors, sa détermination ira crescendo. Ce jeune sportif, qui pratique la natation en club plusieurs fois par semaine et s'est déjà distingué à l'escalade encore plus jeune, n'a eu de cesse « encore et encore » d'accumuler de l'information sur la profession de médecin. « À partir de la 4e et de la 3e, j'ai commencé à me documenter sur le processus de la PACES. On m'a parlé de la réelle difficulté que cela représente et j'ai appris que seuls 15 à 20% sur environ 1 400 étudiants de première année réussissent et 200 élèves seulement se retrouvent dans le numerus clausus à Caen », avance froidement le futur carabin.
Prudent, Jonathan relativise la qualité des informations qu'il collecte sur les réseaux sociaux. Depuis quelque temps déjà, il visionne sur Youtube les retours d'expériences, réussis ou non, de candidats à la PACES. « Chacun y va de ses conseils, mais il faut faire un certain tri entre les témoignages bienveillants et les autres... Mais cela m'a aidé en tous cas à me décider à faire médecine et surtout à faire le choix d'être accompagné par les tuteurs de Caen. »
Révisions, prépa privée et tutorat pour prendre de l'avance
Dès la seconde, accompagné de ses amis Adam et Noa, le jeune lycéen est allé à la rencontre des tuteurs de la fac de Caen. A l'heure actuelle, celui qui veut être médecin spécialiste (comme les héros de sa série préférée) ou éventuellement pharmacien en milieu hospitalier est inscrit à une prépa privée. Même si les vacances sont prises en juillet, elles sont de courtes durées. Mais Jonathan en profite un maximum car « après c'est terminé et pendant un an, il faut travailler sans discontinuer », reconnaît celui qui veut saisir sa chance dès sa première tentative, même si à Caen, le redoublement est encore possible.
Le père de son ami Adam prendra les trois futurs carabins en charge dès la fin juillet pour un programme de révisions : histoire de « prendre de l'avance et de l'aisance» explique, motivé, le jeune garçon. Comme d'autres atteints par le virus de la médecine, sa principale crainte reste bien sûr l'échec. Car, affirme-t-il, « je ne vois pas d'autres voies ».
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