LA PRATIQUE d’une activité physique en cas d’insuffisance cardiaque est recommandée par la plupart des sociétés savantes. Elle permet d’améliorer la dyspnée, de réduire les autres facteurs de comorbidités, d’augmenter la qualité de vie et de diminuer les réhospitalisations. « Ses bénéfices ont d’ailleurs une valeur pronostique : l’absence d’amélioration clinique malgré la pratique d’une activité physique est associée à un pronostic péjoratif », a rappelé le Dr Marcadet.
La reprise d’une activité physique nécessite un bilan préalable avec la recherche d’une ischémie résiduelle, de troubles du rythme. Elle doit également tenir compte des pathologies associées (syndrome d’apnées obstructives du sommeil, notamment) et de la personnalité du patient. Ses contre-indications sont celles de l’épreuve d’effort.
Pour les patients les plus sévères, le programme de réentraînement peut se faire en hospitalisation, sous surveillance étroite.
Dans l’insuffisance cardiaque, la reprise de l’activité physique présente des particularités par rapport au post-infarctus. Le patient doit être stabilisé, d’où, le plus souvent, un délai après la phase aiguë, mis à profit pour débuter l’éducation thérapeutique. Il s’agit ensuite d’une activité physique sur le long terme, qui sera poursuivie en ambulatoire. L’évaluation des pathologies pulmonaires éventuellement associées est essentielle avant de débuter tout programme.
L’évaluation de la capacité fonctionnelle à l’effort, temps majeur du bilan, se fonde sur différents moyens: la classification de la NYHA, le test de marche de 6 mètres, les échelles d’activité et/ou de qualité de vie ou encore sur « l’ergométrie métabolique, qui représente le meilleur examen », a souligné le Dr Pierre Gibelin, en précisant qu’il donne des informations quantitatives sur la réserve cardiaque et circulatoire "sous réserve que l’examen soit réalisé de manière rigoureuse, avec notamment une atteinte du seuil anaérobie ».
L’activité physique, personnalisée, associe des exercices d’endurance et de résistance mais aussi de coordination et d’équilibre, réduisant le risque de chutes. Des techniques comme le qi gong, le tai-chi-chuan voire le recours à des consoles de jeu sont proposés.
Après une phase initiale en centre de rééducation, l’activité physique est poursuivie en ambulatoire, à raison de 3 à 5 séances par semaine en alternant les exercices.
La surveillance est clinique et se fait en particulier sur l’évolution du poids.
Sur le long terme, le manque de place en centres de rééducation constitue un réel problème, les patients étant très souvent moins motivés et peu observants s’ils doivent faire les exercices à domicile. « Il faudrait créer des structures intermédiaires pour l’accueil des patients au long cours », a indiqué le Dr Dany-Michel Marcadet.
D’après les communications des Drs Pierre Gibelin (Nice) et Dany-Michel Marcadet (Paris).
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