Les différents aspects de la prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA) ont une efficacité sur la morbimortalité cardiovasculaire, bien démontrée dans de nombreux essais thérapeutiques. Néanmoins, une proportion encore importante d'hypertendus n’est pas dépistée, ceux qui le sont n'ont pas toujours de traitement et les hypertendus traités n’ont pas toujours une pression artérielle normalisée…
Étudier l'évolution de l'HTA avec Esteban
L’étude Esteban (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition), conduite entre 2014 et 2016 avec une méthodologie comparable, permet aujourd’hui de fournir de nouvelles valeurs de la prévalence, du traitement et du contrôle de l’HTA en France et d’en étudier les évolutions depuis une dizaine d’années.
Il s'agit d'une étude transversale, réalisée sur la population générale à partir d’un échantillon national d’enfants de 6 à 17 ans et d’adultes de 18 à 74 ans. Les objectifs de ce travail étaient d’estimer les niveaux d’imprégnation à des substances de l’environnement, de décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel, et enfin d’estimer la prévalence de certaines maladies chroniques et facteurs de risque vasculaires.
La moitié des hypertendus non traités
Les résultats de l’enquête ne montrent aucune amélioration de la prévalence de l’HTA depuis une dizaine d’années. Elle est en effet toujours d’environ 30 % de la population générale. Sa prise en charge ne s’est pas non plus améliorée : plus d’un hypertendu sur deux n’a aucun traitement antihypertenseur dans l’étude Esteban. Enfin, chez les personnes traitées, la pression artérielle n’était contrôlée que dans un cas sur deux.
Le rôle des conditions socio-économiques
L'objectif de cette étude était également d'étudier les différents facteurs cliniques, socio-économiques et le recours aux soins en rapport avec l’observance thérapeutique. Les facteurs socio-économiques ont peu d'interactions directes avec l’observance du traitement par antihypertenseur. Néanmoins, de mauvaises conditions socio-économiques peuvent jouer un rôle dans la prise en charge de la maladie hypertensive. En effet, les recours aux praticiens généraux et aux cardiologues et le nombre de consultations de praticiens sont apparus positivement associés à un niveau d’observance plus élevé.
D'après la communication du Dr Alexandre Vallée (centre de diagnostic et de thérapeutique, hôpital Hôtel-Dieu, Paris).
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