L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE est la maladie chronique la plus fréquente dans le monde. Il revient aux Journées de l’hypertension artérielle de rassembler les cliniciens, l’univers de la recherche, des membres de la Société française de néphrologie. Ces Journées rassemblent ainsi une communauté francophone et internationale de professionnels de santé passionnés et intrigués par l’hypertension artérielle en un lieu de formation et d’innovation autour de thèmes très variés, de la recherche fondamentale ou de l’épidémiologie à la pharmacologie, la clinique et aux thérapeutiques innovantes.
Ainsi, dans le cadre d’une politique d’ouverture internationale, le programme scientifique de ces Journées a été établi en partenariat avec les Sociétés belge et suisse d’hypertension, le programme de la session internationale ayant été confié à la Société roumaine d’hypertension.
Les formes traditionnelles de présentation, ateliers, mises au point, controverses, tables rondes par exemple, ont été complétées par une organisation faisant appel au principe de « parcours » orientés vers la recherche ou la clinique, selon les besoins du participant.
Une innovation marquante de cette édition a été la couverture partielle du congrès par la réalisation des sessions virtuelles. Des intervenants ont en effet accepté de « communiquer deux fois », l’une de ces interventions répondant au cahier des charges spécifique d’une allocution filmée. Il suffit ainsi de se connecter à l’Internet* pour assister à la retransmission de la session des recommandations de la SFHTA 2012 (prise en charge de l’HTA de l’adulte, mesure de la pression artérielle et dénervation rénale), à l’intégralité de la session « Hot Topics » et à la présentation exclusive des travaux présentés au cours des sessions de posters commentés.
Chocolat, sel et hypertension.
Ces Journées ont également été marquées par une conférence plénière de Jan Staessen (Louvain, Belgique) sur le thème « sel et hypertension : nouveautés épidémiologiques ». Au cours de cette conférence, le Pr Staessen a souligné la nécessité de se méfier des statistiques, en particulier de ne pas imaginer une relation de causalité à partir d’un simple lien de fréquence. Ainsi, ce n’est pas parce qu’il existe une corrélation statistique très significative (r = 0,791, p ‹ 0,0001) entre la consommation de chocolat par habitant et le nombre de prix Nobel par pays qu’il suffit d’augmenter la ration de chocolat pour « récolter » davantage de prix Nobel… (1).
Dans le même esprit, une revue Cochrane de la littérature a montré que le bénéfice en termes de prévention cardio-vasculaire d’un régime alimentaire à faible teneur en sel est très difficile à apprécier, et en tout cas extrêmement faible (2). Pour le Pr J. Staessen, il ne semble pas nécessaire de limiter les apports sodés dans la population générale, d’autant que chez les normotendus, cela augmente l’activité du système rénine-angiotensine et du système sympathique. En revanche, une restriction sodée reste évidemment bénéfique chez les hypertendus…
* http://virtuoz.jhta2012.coeur.net
(1) Messerli FH. Chocolate consumption, cognitive function, and Nobel laureates. N Engl J Med 2012;367(16):1562-1564.
(2) Taylor RS, Ashton KE, Moxham T, Hooper L, Ebrahim S. Reduced Dietary Salt for the Prevention of Cardiovascular Disease: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials (Cochrane Review). Am J Hypertens 2011;24(8):843-853.
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