Si les bénéfices de l’insulinothérapie automatisée, ou « pancréas artificiel » sont bien démontrés pour le traitement du diabète de type 1 (DT1) dans le cadre des essais, les résultats en conditions de vie réelle restaient parcellaires. C’est pour répondre à cette question que la Société francophone du diabète (SFD) a soutenu la création de l’Observatoire de la boucle fermée en France (OB2F).
Les premières données, incluant 2 747 patients, dont 567 enfants, dans plus de 70 centres français, mettent en évidence des résultats concordants à ceux constatés dans les essais cliniques, avec une augmentation du temps passé dans la cible de glycémie (TIR [70-180] mg/dL, évalué sur une période de 15 jours, par comparaison aux 15 précédant l’activation du système) et une amélioration du contrôle glycémique.
« Chez l’adulte, l’HbA1c moyenne s’est réduite, de 7,6 à 7 % sur une période de 12 mois pour les 1 143 patients suivis pendant cette durée », indique le Pr Jean-Pierre Riveline (hôpital Lariboisière, AP-HP), investigateur principal d’OB2F. Le TIR a augmenté, de 60 % à 70 %. Les hypoglycémies sévères, présentes chez 4,7 % des patients à l’inclusion (sur l’année écoulée), et l’acidocétose chez 1,8 % des patients, sont respectivement descendues à 1,1 % et 0,7 % après 12 mois. De plus, 96,8 % des patients étaient toujours sous boucle fermée après un an. « Grâce à ce système, deux fois plus de patients ont atteint 7 % d’HbA1c, précise le Pr Riveline : à 12 mois, 45,9 % des participants sont parvenus à une HbA1c inférieure à 7 %, contre 20,7 % au début de l’étude. De plus, 54,8 % passaient plus de 70 % du temps dans la cible de glycémie, contre 23,8 % à l’inclusion. Cependant, la moitié environ des adultes n’atteignent pas les objectifs glycémiques, d’où la nécessité d’une éducation thérapeutique et d’un suivi structuré. »
Quant aux résultats chez l’enfant, ceux-ci sont également satisfaisants : « à un an, 47,8 % des enfants ont obtenu une HbA1c inférieure à 7 %, contre 24 % à l’inclusion », détaille la Dr Élisabeth Bonnemaison (Clinique Saint Jean, Montpellier). 38 % des enfants avaient un TIR inférieur à 70 % à un an, contre 12,5 % à l’inclusion.
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