Également dénommé par certains régimes « paléo », le régime paléolithique se fonde sur la consommation d'aliments que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs vivant à cette époque auraient consommés : viandes maigres, poissons, fruits de mer, œufs, légumes, baies et noix. Il exclut les céréales, les légumineuses, les produits laitiers, les graisses transformées, les sucres raffinés et le sel.
Des études antérieures ont suggéré que ce type de régime pourrait avoir des effets métaboliques bénéfiques chez les sujets obèses et les diabétiques de type 2.
Pour en savoir un peu plus, une équipe suédoise a soumis à ce régime 26 patients diabétiques de type 2, âgés en moyenne de 60 ans, pendant 12 semaines (1). Pensant que la pratique d’un exercice physique pourrait optimiser les effets du régime, ils les ont en outre randomisés pour bénéficier de simples recommandations à la pratique d’une activité physique (groupe A) ou d’un programme bien codifié comprenant 3 séances d’une heure par semaine d’exercices aérobie et de résistance (groupe B).
Au terme du suivi, les patients des deux groupes avaient perdu du poids (7 kg en moyenne). Une amélioration de la teneur hépatique en graisses (mesurée par spectroscopie), de la sensibilité à l’insuline et de la clairance à l’insuline a été rapportée chez les sujets des deux groupes, mais de façon plus marquée chez ceux du groupe A (malgré une augmentation de la VO2 max chez ceux du groupe B).
Un résultat qui a surpris les auteurs de ce travail.
Une autre étude (2) s’est intéressée aux bénéfices potentiels des protéines de lactosérum durant le petit-déjeuner chez des diabétiques de type 2 obèses.
Plusieurs travaux ont en effet souligné l’intérêt de la consommation de protéines au petit-déjeuner pour réduire les glycémies postprandiales, l’HbA1c et le poids. Mais certaines protéines, notamment les protéines du lactosérum (ou petit lait), paraissent dans ce contexte plus intéressantes que d’autres.
Quelque 48 diabétiques de type 2 en surpoids (indice de masse corporelle de 32 kg/m2) ont suivi pendant 12 semaines un régime isocalorique (660 kcal au petit-déjeuner, 560 au déjeuner et 280 au dîner). Ils ont été randomisés en 3 groupes selon la composition en protéines du petit-déjeuner : 42 g de protéines issues surtout du petit-lait, 42 g de protéines de sources variées ou petit-déjeuner riche en hydrates de carbone avec seulement 17 g de protéines. Comme attendu, un apport plus élevé en protéines au petit-déjeuner a eu un impact positif significatif sur les glycémies postprandiales, l’HbA1c, la perte de poids et la satiété. Mais à teneur égale, les protéines de lactosérum ont eu un effet bénéfique encore plus marqué sur ces mêmes paramètres.
Ces résultats sont confortés par ceux d’un travail australien (3), qui a inclus 47 diabétiques de type 2 avec un IMC de 29,5 kg/m2 en moyenne traités par régime seul ou metformine. Ils ont été randomisés pour recevoir ou non pendant 12 semaines une précharge en protéines de lactosérum et gomme de guar deux fois par jour avant les repas. La précharge en lactosérum et gomme de guar a permis de réduire les glycémies postprandiales et de ralentir la vidange gastrique, et s’est accompagnée d’une amélioration modeste mais significative de l’HbA1c.
Enfin, des chercheurs italiens (4) apportent une possible explication à l’impact positif de l’huile d’olive extra-vierge sur la réponse glycémique après un repas à index glycémique élevé. L’atténuation de la réponse glycémique passerait par une modulation de la sécrétion d’incrétine et de la vidange gastrique.
(1) D’après Otten J et al. « Effects of paleolithic diet with and without supervised exercice on liver fat and insulin sensitivity : a randomised controlled trial in individuals with type 2 diabetes ». CO 017
(2) D’après Jakubowicz D et al. « Whey protin at breakfast induces greater reduction in postprandial glycaemia and HbA1c, weight loss and satiety compared to other protein sources in type 2 diabetes ». CO 013
(3) D’après Mignone LE et al. « A whey/guar preload improves posprandial glycaemia and HbA1c in type 2 diabetes : a 12-week single-blind, randomised and placebo controlled trial ». CO 014
(4) Bozzetto L et al. « Extra-virgin olive oil reduces postprandial glycaemia in type 1 diabetes by modulating GLP-1 levels and gastric emptying rates ». CO 016
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