Un quart des cancers évitables sont imputables à des facteurs nutritionnels. Le référentiel international WCRF identifie dix facteurs nutritionnels pertinents en France, avec des niveaux de preuve qualifiés de convaincants ou probables.
Les viandes rouges et charcuteries sont associées à une augmentation du risque de cancers du côlon-rectum. La recommandation est de les limiter à moins de 500 g et 150 g par semaine. Les aliments conservés par le sel sont impliqués dans le cancer de l’estomac, tandis que les compléments alimentaires à base de bêta-carotène favorisent le cancer du poumon chez les fumeurs et ex-fumeurs. « Il est important de prendre en compte la salaison et les additifs, notamment les nitrites, qui peuvent être cancérigènes et présents dans certains aliments ultratransformés », prévient le Pr Stéphane Schneider (Nice).
En revanche, les fruits et légumes sont associés à une diminution des cancers des voies aérodigestives dans leur ensemble, tandis que les fibres alimentaires et les produits laitiers réduisent les risques de cancers du côlon-rectum.
40 % de patients dénutris
En cas de cancer, la nutrition revêt une importance fondamentale dans la prise en charge, notamment pour prévenir la dénutrition. Elle touche environ 40 % des patients atteints de cancer, encore plus chez les sujets âgés et ceux dont la maladie est à un stade avancé. « Les cancers digestifs sont parmi les principaux contributeurs de la dénutrition, ajoute le Pr Schneider, en particulier ceux situés sur la voie d’alimentation, car cet accès limité s’ajoute aux effets du traitement (mucites), sans compter les cytokines anorexigènes sécrétées par l’organisme et la tumeur elle-même. C’est une double peine : la dénutrition survient et la capacité à compenser est entravée. »
Dans ce contexte, l’objectif principal sera de fournir des apports adéquats en calories (25 à 30 kcal/kg/j) et en protéines (1 à 1,5 g/kg/j) par des interventions nutritionnelles adaptées aux ingesta (conseils diététiques, nutrition orale, entérale, parentérale), à la fonctionnalité du tube digestif et au niveau d’activité physique. Il est impératif de privilégier la consommation d’aliments riches et éviter toute forme de restriction. Il n’y a, a fortiori, aucune indication aux jeûnes thérapeutiques, aux régimes restrictifs, ni à la supplémentation en micronutriments à fortes doses en l’absence de carence identifiée.
Article précédent
Dans l’assiette des Mici
Article suivant
Dr Rodica Gincul (Société française d’endoscopie digestive) : « L’endoscope n’est pas qu’un simple outil »
Dans l’assiette des Mici
Les aliments pro et anti-cancer
Dr Rodica Gincul (Société française d’endoscopie digestive) : « L’endoscope n’est pas qu’un simple outil »
Un tournant pour les Mici
Cancers de l’estomac métastatique HER2 négatifs : l’essai Gastfox-Prodige 51 rebat les cartes
L’incontinence fécale, une nouvelle indication pour la toxine botulique
Médicaments et chirurgie au secours de la Mash
Les SMS du congrès JFHOD 2024
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?