L’incidence du cancer du sein est en augmentation constante en France depuis plusieurs décennies. Le nombre de cas annuels est ainsi passé de 30 000 en 1990 à plus de 60 000 en 2023, une évolution en lien avec l’accroissement de la population, son vieillissement et différents facteurs de risque (hormonaux et reproductifs, alcool, surpoids et sédentarité).
La forte incidence de ce cancer dans notre pays a conduit la Haute Autorité de santé à recommander dès l’âge de 25 ans la pratique d’un examen mammaire annuel par un praticien et ce, chez toutes les femmes, qu’elles présentent ou non des facteurs de risque. Après l’âge de 50 ans (à partir duquel sont diagnostiqués les trois-quarts des cas) et jusqu’à 74 ans, un dépistage organisé est proposé, fondé sur l’examen clinique mammaire et la réalisation d’une mammographie tous les deux ans, éventuellement complétée par une échographie. Les femmes à haut risque bénéficient d’autres modalités de dépistage.
Des recommandations actualisées
Parmi les autres méthodes complémentaires encouragées dans certains pays : l’auto-examen des seins (AES), sans que cette approche, simple en apparence, n’ait été validée. La Commission de sénologie du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) s’est donc penchée sur cette question à partir d’une revue actualisée de la littérature, dans le but de proposer des recommandations dans quatre groupes de femmes : les moins de 70 ans, les plus de 70-75 ans, celles à haut risque de cancer du sein et celles antérieurement traitées pour un cancer du sein.
Sur la base des études analysées, notamment de trois grands essais menés au début des années 2000, dans le premier groupe, l’AES ne permet pas d’augmenter le nombre de cancers dépistés comparativement aux groupes contrôles, ni d’améliorer la survie, mais entraîne une augmentation significative du nombre de biopsies mammaires pour lésions bénignes.
Dans les trois autres groupes de femmes, les données sont insuffisantes pour émettre des recommandations.
La Commission recommande donc de ne pas conseiller l’AES dans la population générale pour augmenter le nombre de cancers dépistés.
D’après la communication du Pr Vincent Lavoué (Rennes)
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