Il y a 20 ans, la conduite à tenir face à un schwannome vestibulaire (ou neurinome de l’acoustique) était peu nuancée, la plupart des patients étant rapidement opérés, faute de connaissance précise sur l’évolution naturelle de la maladie et d’un accès facile à l’IRM. En outre, la chirurgie d’exérèse se faisait surtout par voie translabyrinthique – pourtant associée à des dommages importants à l’audition.
Depuis, les pratiques ont changé et la surveillance radiologique prévaut désormais dans la plupart des cas : pour les petites tumeurs de stade 1 à 2, voire pour certains schwannomes de stade 3, une IRM annuelle peut se révéler suffisante en première ligne. Car on sait, en 2023, que 50 % des neurinomes n’évoluent pas et qu’en cas de croissance, celle-ci s’avère souvent lente. Des cas de régression spontanée ont même été décrits.
La chirurgie, moins systématique et plus conservatrice
Les symptômes doivent toutefois être pris en charge, le cas échéant. En la matière, certaines pratiques se sont aussi transformées. Par exemple, le dogme selon lequel les pertes auditives liées à des pathologies rétro-cochléaires ne peuvent donner lieu à un appareillage tend à être abandonné.
En cas de croissance lente du schwannome, une alternative à la chirurgie se dégage : la radiothérapie stéréotaxique par Gamma Knife – qui vise à freiner l’évolution de la tumeur.
Finalement, la chirurgie reste indiquée seulement pour les neurinomes de croissance rapide, les tumeurs de stade 3 mal tolérées d’emblée et les schwannomes de stade 4. Les procédures apparaissent moins destructrices qu’auparavant, avec actuellement 90 % des opérations réalisées par voie rétro-sigmoïde – associée à une meilleure préservation de l’audition. Un monitoring peropératoire de l’audition peut aussi être mis en place. Et en cas de lésions très adhérentes au nerf facial, l’exérèse peut rester subtotale, et les résidus faire l’objet d’une irradiation par Gamma Knife.
D'après l'atelier « Le neurinome en 2023 »
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