Cette étude rétro et prospective a porté sur des enfants de 1 à 16 ans ayant consulté en allergologie au CHU de Tours entre janvier 2010 et décembre 2012 pour une allergie ou une sensibilisation à l’arachide de mécanisme IgE médié. Son objectif était d’évaluer et de comparer le nombre et la sévérité des accidents allergiques chez les enfants avec un régime d’éviction totale et chez ceux avec un régime d’éviction partielle.
L’allergie était définie par une histoire clinique évocatrice ou une réaction allergique lors d’un test de réintroduction associée à des prick-tests à l’aliment natif ou des IgE spécifiques positifs.
La sensibilisation était caractérisée par l’absence d’histoire clinique évocatrice et des tests, prick-tests à l’aliment natif ou IgE spécifiques, positifs.
Après appel téléphonique aux familles en 2014, les enfants ont été répartis en deux groupes selon le régime réellement suivi après la consultation : un groupe éviction partielle de l’arachide (traces autorisées) qui comportait 24 enfants allergiques et 11 sensibilisés, et un groupe éviction totale de l’arachide qui comptait 20 enfants allergiques et 12 sensibilisés.
Le critère d’évaluation principal était la survenue d’un accident allergique après l’instauration du régime d’éviction.
Des réactions allergiques plus fréquentes et plus sévères
Les résultats indiquent que chez les enfants initialement allergiques la survenue de réactions allergiques est significativement plus fréquente (notée chez 9 enfants sur 20) en cas d’éviction totale qu’en cas d’éviction partielle (survenue chez 5 enfants sur 24, p ‹ 0,05)
Chez les enfants sensibilisés aucune différence dans la fréquence des réactions allergiques n’a été notée selon le type d’éviction.
Le nombre de réactions sévères a été également plus important dans le groupe éviction totale : 6 réactions de grade 3 ou plus, et 5 réactions de grade inférieur à 3 contre 6 réactions de grade inférieur à 3 et aucun de grade supérieur ou égal à 3 dans le groupe éviction partielle. Ces résultats suggèrent, estiment les auteurs, que le régime d’exclusion totale de l’arachide chez les enfants allergiques pourrait avoir un effet délétère, majorant la fréquence et la gravité des réactions allergiques lors d’un contact avec l’aliment. Reste à définir, précisent les auteurs, ce que sont les traces ou petites quantités d’arachide et à réaliser une étude prospective.
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