L’uvéite se caractérise par une inflammation de l’œil et peut avoir une origine infectieuse ou inflammatoire. Elle peut être bruyante (œil rouge et douloureux) ou asymptomatique (indolore à œil blanc) et d’installation plus insidieuse. Les uvéites infectieuses peuvent avoir pour origine une tuberculose, une toxoplasmose ou toxocarose, un herpès, une syphilis, une maladie de Lyme, etc. Elles sont moins fréquentes que les formes inflammatoires, lesquelles sont souvent liées à une maladie systémique, notamment l’arthrite juvénile idiopathique (AJI) mais aussi la maladie de Behçet ou la sarcoïdose.
Une étude récente réalisée aux États-Unis rapporte une prévalence de 133 pour 100 000, dont 90 % d’uvéites non infectieuses et 80 % antérieures. Chez l’enfant, l’incidence et la prévalence sont de 4,3 et 27,9 pour 100 000 respectivement, souvent associées à des pathologies systémiques. « Lorsqu’un enfant est pris en charge dans ce cadre, il faut aussi le diriger vers un ophtalmologue pour réaliser un dépistage de l’uvéite antérieure par examen avec lampe à fente, explique la Dr Cécile Dumaine, pédiatre au Centre de référence des rhumatismes inflammatoires et maladies auto-immunes systémiques rares de l’enfant (Hôpital Robert-Debré, AP-HP). À l’inverse, un ophtalmologue peut nous adresser un patient présentant une uvéite, pour faire un bilan étiologique et mettre en place un traitement. »
Toute uvéite doit faire l’objet d’une description sémiologique très précise, incluant la localisation anatomique (antérieure, intermédiaire, postérieure, panuvéite) selon les critères du SUN (Standardization of Uveitis Nomenclature), conditionnant la suite de la prise en charge. Puis la cause sous-jacente est recherchée.
Un traitement bien codifié
Pour les uvéites antérieures non infectieuses, le traitement repose sur des gouttes de cortisone à forte dose au début, puis diminuée progressivement. Si l’inflammation ne s’apaise pas (corticorésistance ou corticodépendance), un traitement de fond à visée d’épargne cortisonique est mis en place : méthotrexate en première intention, anti-TNF ensuite.
En cas d’uvéite postérieure ou intermédiaire à risque d’atteinte rétinienne avec vascularite importante, la cortisone est administrée par voie IV et un traitement de fond est souvent nécessaire d’emblée, surtout en pédiatrie.
Entretien avec la Dr Cécile Dumaine (hôpital Robert-Debré, AP-HP)
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