La rémission est l’objectif du traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) [recommandations EULAR]. Cependant, de très nombreux patients n’y parviennent pas : dans les10 ans suivant l’apparition de la maladie, plus de 50 % des patients des pays développés sont dans l’incapacité de conserver une activité professionnelle. « En dépit de la forte prévalence de l’excès de poids et du tabagisme chez les patients atteints de PR, on ignorait jusqu’ici dans quelle mesure, ces facteurs évitables, influaient sur la probabilité de rémission stable », a expliqué le Dr Susan Bartlett (université Mc Gill, Montréal).
L’étude canadienne* a évalué les effets indépendants de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tabagisme sur le temps de rémission pendant les trois années suivant le diagnostic, chez 1 008 patients atteints de PR précoce, inclus dans la grande cohorte canadienne en vie réelle, Canadian Early Arthritis Cohort (CATCH). Les patients étaient diagnostiqués depuis moins d’un an (en moyenne 5 mois). Leur moyenne d’âge était de 53 ans, 72 % étaient des femmes et leur DAS 28 était de 5,3 en moyenne. La rémission était définie par un DAS 28 < 2,6 lors de deux visites consécutives.
Un effet constaté dans les deux sexes
Parmi les hommes, 47 % étaient en surpoids, 33 % étaient obèses et 15 % fumaient. Parmi les femmes, un peu moins d’un tiers (30 %) étaient en surpoids, un tiers obèse et 15 % fumaient. À l’inclusion, 74 % des patients étaient traités par méthotrexate (monothérapie ou association), 3 % par biothérapie et 52 % recevaient des corticoïdes. Au bout des trois ans, 38 % des patients ont obtenu une rémission, en moyenne au bout de 11,3 mois.
Après ajustement avec les facteurs de confusion (âge, ethnie, degré de handicap, niveau de douleur, utilisation précoce du méthotrexate), il apparaît que le tabagisme et l’excès de poids sont associés à des effets significatifs indépendants et combinés sur la probabilité de rémission durable chez les hommes et les femmes. 41 % des hommes, non-fumeurs ayant un IMC normal ont une probabilité de rémission durable dans les 3 ans versus 15 % des patients fumeurs et obèses. Il en est de même pour les femmes avec des taux de respectivement 27 % et 10 %. Ainsi, l’obésité et le tabagisme réduisent significativement la probabilité de succès du traitement de la PR précoce.
*Susan Bartlett et al Abstract n°OP0173
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