Au sein des poussées aiguës hypertensives, distinction est faite entre les poussées isolées sans atteinte viscérale et les urgences hypertensives, où la pression artérielle > 180 et/ou 110 mm Hg s’accompagne d’une souffrance viscérale. Le travail rétrospectif mené dans le centre des urgences de l’hôpital de la Timone à Marseille apporte un éclairage intéressant sur le devenir de ces patients.
Parmi les 670 patients consécutifs admis en 2015 aux urgences avec une PAS > 180 mm Hg et/ou une PAD > 110 mm Hg, 385 souffraient d’une urgence vraie et 285 d’une poussée isolée.
OAP et AVC
Les urgences étaient dans 53 % des cas d’origine cardiovasculaire, avec une prédominance d’œdème pulmonaire aigu (37 % des cas), et dans 45 % liées à une cause neurovasculaire, au premier rang desquelles un accident vasculaire cérébral ischémique (34 %) ou hémorragique (11 %). Les valeurs tensionnelles étaient en moyenne de 198/98 mm Hg chez les femmes (âge moyen 80 ans) et de 195/100 mm Hg chez les hommes (âge moyen 72 ans).
Les patients ayant une poussée isolée étaient plus jeunes, en moyenne 66 ans pour les hommes et 68 ans pour les femmes. Leurs valeurs tensionnelles étaient respectivement de 199/99 mm Hg et de 198/96 mm Hg.
De façon logique, les motifs de consultation différaient selon qu’il s’agissait d’une urgence ou d’une poussée hypertensive : déficit moteur 92 % vs 8 %, dyspnée 93 % vs 7 %, céphalée 16 % vs 84 %, différences toutes significatives, ce qui n’est pas le cas pour les douleurs thoraciques (67,5 % vs 32,5 %).
L’HTA était connue chez 57,5 % des patients ayant une urgence hypertensive et chez 44 % des patients avec une poussée, connue et traitée dans respectivement 59,5 % des cas et 40,5 % des cas. Une hospitalisation a été rapportée dans 85 % des urgences et 15 % des poussées.
La mortalité intrahospitalière a été de 12,5 % en cas d’urgence et de 2 % en cas de poussée. Les données à 12 mois portant sur 360 patients font état d’un taux de mortalité de 39 % (surtout dans les deux premières semaines pour les urgences neurovasculaires et au cours des 2 premiers mois pour les urgences cardiovasculaires) et 9 % respectivement.
Ces données soulignent ainsi l’importance d’une consultation spécialisée de posturgence chez ces patients à haut risque.
D’après la communication du Dr Haythem Guiga, hôpital de la Timone (Marseille)
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