Avec 12 millions de sujets traités en France, l’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus fréquente, loin devant l’asthme (3,5 millions de patients) ou le diabète de type 2 (3 millions de diabétiques). Mais elle reste encore sous-traitée, avec seulement 55 % de patients contrôlés en 2015. Pour améliorer cette situation, différentes actions sont recommandées, comme l’estimation de la mauvaise observance et le coaching des patients, ou l’optimisation de l’usage des antihypertenseurs.
La e-santé a bien sûr investi le domaine de l’HTA, mais au-delà des piluliers et des tensiomètres connectés, la prise en charge de l’HTA est tout à fait compatible avec la télémédecine qui permet notamment d’établir un diagnostic ou de recueillir un avis spécialisé.
Télésurveillance et télé-expertise
Le projet INO-HTA se base sur un partenariat original entre la Fondation de recherche sur l’HTA (FRHTA), et une société spécialisée en télémédecine, Inovelan. L’objectif est de développer un dispositif médical à l’usage des généralistes afin d’accroître la proportion d’hypertendus contrôlés (PA < 140/90 mm Hg en consultation). Concrètement, il s’agit d’une plateforme de coordination et de télémédecine, qui s’appuie sur un système expert permettant des actions de télésurveillance (automesure de la PA et autoquestionnaires avec transfert automatisé des données) et de télé-expertise (système d’aide à l’application des recommandations et avis spécialisé). Après la mise au point du dispositif médical avec marquage conformité européenne (CE), une étude de preuve de concept sera mise en place. Cette étude clinique interventionnelle randomisée en cluster devrait inclure 280 hypertendus traités et non contrôlés par une bi– ou une trithérapie. Trente médecins généralistes et quinze maisons de santé pluriprofessionnelles participeront à ce travail qui sera mené en partenariat avec l’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté.
Reste la question du financement de la télémédecine dans l’HTA. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 prévoit une prorogation d’un an du financement des expérimentations de télémédecine, « mais l’HTA ne fait pas partie des domaines concernés », a souligné le Pr Xavier Girerd, en rappelant que l’HTA ne fait plus partie des affections longue durée.
D’après la communication du Pr Xavier Girerd (Paris)
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