« Oui, il y a un signal. Pour la première fois, nous observons une diminution des indicateurs relatifs au Covid-19 ; dans une semaine ou deux, si la baisse se confirme, on pourra dire qu'on a passé le pic épidémique de la huitième vague », a déclaré Patrick Rolland, épidémiologique à Santé publique France (SPF).
Selon le dernier bulletin épidémiologique de SPF, qui porte sur la semaine 42 (17 au 23 octobre), le taux d'incidence du Sars-CoV-2 diminue pour la première fois - après une période de stabilisation - de 14 % (496 pour 100 000 habitants, versus 578 en semaine 41) et le taux de reproduction passe sous la barre du 1 (0,89).
Baisse de 20 % des hospitalisations
Cette diminution de la circulation du Sars-CoV-2 touche l'ensemble des classes d'âge, mais les plus âgés sont toujours les plus touchés (730/100 000 chez les plus de 90 ans, versus 130 chez les moins de 10 ans).
Les recours aux soins pour suspicion de coronavirus sont en baisse, dans les associations SOS Médecins (-8 %), mais aussi aux urgences (moins de 5 000 passages, -7 %), une première depuis plusieurs semaines de hausse. Les nouvelles hospitalisations (5 902) sont en baisse de 20 %, que ce soit en soins classiques, ou en soins critiques (489)- sauf pour ces derniers en Bourgogne-Franche-Comté et Nouvelle-Aquitaine, où ils sont en hausse. En revanche, les décès sont en progression (+ 12 %, 494).
BQ.1.1 en augmentation, mais sans signal de sévérité
Omicron reste omniprésent en France, en particulier BA.5 qui représentait 91 % des séquences interprétables au 10 octobre - versus 7 % pour BA.4.
Parmi ses sous-lignages, BQ.1.1 poursuit son augmentation, mais à un rythme plus lent (il était à 2 % en semaine 38, avant de grimper à 10 % en semaine 39, puis 19 % en semaine 40, et seulement 21 % en semaine 41). « Il est cependant encore trop tôt pour évaluer le possible impact de BQ.1.1 sur la dynamique épidémique », considère SPF.
« Les premières données in vitro montrent qu'une de ses mutations peut lui conférer une capacité d'échappement à la réponse immunitaire, mais ces données ne portent pas sur des virus entiers, et ne viennent pas d'études en vie réelle. Pour l'instant, nous n'avons aucune indication pour dire qu'il a une présentation clinique différente, ou une sévérité accrue », commente Justine Schaeffer, épidémiologiste à SPF. Un autre sous-variant en progression est le BF.7, mais ici encore, à un rythme lent (15 % contre 10 % la semaine précédente).
En conclusion, SPF rappelle l'importance de la vaccination et des mesures barrières. À noter, la suspension de la transmission des résultats de tests Covid-19 dans la base du système de surveillance SI-DEP, décidée par certains laboratoires biologiques privés, risque de perturber la production des indicateurs virologiques de SPF dès la fin de la semaine. Les tests RT-PCR (résultats positifs ou négatifs) des laboratoires suivant ce mouvement ne seront pas intégrés dans la base de données transmise à Santé publique France.
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