L’ÉTUDE SHARP (Study of Heart and Renal Protection) a inclus des patients atteints d’insuffisance rénale chronique définie par une créatinine ≥ 1,7 mg/dl (150 µmol/l) chez l’homme et 1,5 mg/dl (130 µmol/l) chez la femme. Les participants recrutés dans 380 hôpitaux de 18 pays devaient avoir au moins 40 ans, ne pas avoir d’antécédent d’infarctus du myocarde ou de revascularisation coronarienne. Au total, 9 438 patients, dont un tiers était dialysé, ont été randomisés en trois groupes : simvastatine + ézétimibe, simvastatine seule ou placebo. Au terme d’un an, les sujets recevant une monothérapie par simvastatine ont à nouveau été randomisés en deux groupes : association simvastatine + ézétimibe ou placebo. Leur taux de LDL cholestérol était de 1,08 g/l à l’inclusion.
Le critère principal de jugement, critère composite incluant les événements athérosclérotiques majeurs (décès d’origine cardio-vasculaire, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC) non hémorragiques et procédures de revascularisation) a diminué de 17 % dans le groupe simvastatine/ézétimibe par rapport au placebo (p = 0,002). Ainsi, à 5 ans, le traitement de 1 000 patients a permis d’éviter 30 événements athérosclérotiques majeurs chez les sujets non dialysés et 40 chez les dialysés, explique le Pr Reith. Le bénéfice a été identique chez les diabétiques (un quart des participants) et chez les non-diabétiques. Le traitement hypolipémiant n’a en revanche pas eu d’impact significatif sur l’évolution de la fonction rénale, ni sur l’évolution vers la dialyse. Au cours du suivi de 4,9 ans, un tiers des patients sont passés en dialyse.
Durant la première année, l’association simvastatine/ézétimide a permis de diminuer le LDL cholestérol de 40 % par rapport au placebo, la simvastatine de 28 %.
« Il n’y a pas eu de problèmes de sécurité d’emploi, souligne le Pr Reith, notamment pas d’augmentation des CPK ou des transaminases, ni de lithiases biliaires. » Le risque de cancer qui n’était pas augmenté au terme des 5 ans de l’étude, n’a pas non plus augmenté au cours du suivi en ouvert de 9 ans.
« Il s’agit d’une étude importante » souligne le Pr M. Krempf, chef de service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition du CHU de Nantes. « Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique présentent un risque important de maladie vasculaire ischémique et des taux plus élevés d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux et d’autres événements cardio-vasculaires, ainsi que d’interventions de revascularisation. Dans l’étude SHARP, l’association simvastatine/ézétimibe a significativement réduit le risque de ces événements chez des patients atteints d’insuffisance rénale chronique et c’est la première fois que l’on démontre qu’un médicament hypocholestérolémiant a un tel effet. »
D’après la communication du Pr Christina Reith (Oxford) dans le cadre d’un symposium organisé par MSD et la présentation du Pr Michel Krempf (CHU de Nantes) au cours d’une réunion de presse organisée par MSD.
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