PLUSIEURS ÉTUDES présentées à Lisbonne complètent le développement clinique de la linagliptine (Trajenta), un nouvel inhibiteur de la DPP-4 qui tire sa spécificité de la pharmacocinétique ; une demi-vie très longue (› 100 heures) et surtout une élimination essentiellement fécale (95 %), moins de 5 % de la dose est absorbée par voie rénale. Cette dernière propriété fait qu’il n’est pas nécessaire d’adapter la posologie de la linagliptine quel que soit le niveau d’altération de la fonction rénale.
Une efficacité durable.
Pour les études présentées à Lisbonne, on retiendra les résultats d’un suivi de deux ans de 2 141 patients qui avaient été initialement inclus dans un essai de phase III d’une durée de 24 semaines (mono, bi ou trithérapie).
La réduction du taux d’HbA1c qui était de 0,8 % au terme de l’essai contrôlé, dans le bras linagliptine se maintient à 0,8 % au cours des deux années. Les patients qui étaient initialement sous placebo enregistrent une diminution supplémentaire de 0,5 %.
Pendant les 78 semaines d’extension de suivi la tolérance reste bonne, avec une absence de prise de poids et des hypoglycémies peu fréquentes, que les patients aient initialement reçu ou non de la linagliptine (14,6 et 13,6 %, respectivement). Surtout ces hypoglycémies, exceptionnellement sévères, s’observent essentiellement dans le cadre d’associations avec des sulfamides (un constat fait dans l’ensemble des études).
Insulinorésistance et fonction rénale.
Autre démonstration importante apportée par une étude sur 2 258 patients (linagliptine en monothérapie, associé à la metformine seule, ou à un sulfamide) : la réduction du taux d’HbA1c (-0,7 %) est indépendante de la durée du diabète et du degré d’insulinorésistance (avec un suivi supérieur à 5 ans pour 57 % des patients). En monothérapie ou en association à la metformine, la linagliptine donne très peu d’hypoglycémies (≤ 1%).
Deuxième étude importante chez des patients présentant une altération sévère de la fonction rénale : après un suivi de 52 semaines, par rapport au placebo, la linagliptine (sans adaptation posologique) réduit le taux d’HB1Ac de 0,72 % (p< 0,0001), réduction qui se maintient pendant toute l’étude. Par ailleurs, la fréquence des effets indésirables, notamment sévères, est comparable dans les groupes linagliptine et placebo. Cette dernière étude confirme la relevance clinique de la particularité pharmacologique de linagliptine (Trajenta) qui vient d’obtenir son AMM européenne en bi ou trithérapie mais aussi en première ligne, en cas de contre-indication rénale et/ou d’intolérance à la metformine.
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