Tour de taille et activité physique

Obésité abdominale et sédentarité font baisser l’espérance de vie

Publié le 20/11/2014
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Crédit photo : PHANIE

Plus de 50 % de la population européenne est aujourd’hui en surpoids et 20 % est obèse. Longtemps épargnée par ce phénomène, la France ne fait quasiment plus exception à la règle puisque 40 % de sa population présente désormais un excès pondéral. Les chiffres annoncés par l’OCDE montrent par ailleurs que ce taux augmentera de 10 % dans les 10 prochaines années.

Face à ce constat, la Chaire internationale sur le risque métabolique (ICCR) tire la sonnette d’alarme et explique qu’une meilleure prise en compte de l’obésité abdominale est un indicateur plus fiable que l’IMC pour mesurer les risques que le surpoids fait peser sur la santé, car cette graisse intra-abdominale est inflammatoire et peut entraîner à la longue un diabète de type 2, une insuffisance coronarienne et un infarctus du myocarde. Selon les guidelines américaines, la mesure du tour de taille qui s’effectue au-dessus de la crête iliaque doit correspondre idéalement à la moitié de la taille en hauteur et ne pas excéder 102 cm pour les hommes et 88 cm pour les femmes après ménopause.

Une heure assis affecte les vaisseaux

Constituée de 26 experts répartis en plusieurs disciplines (nutrition, diabétologie, cardiologie, recherche fondamentale, etc.) et engagée depuis 7 ans à la sensibilisation du corps médical et à la promotion de l’importance de l’éducation à de bonnes habitudes de vie, l’ICCR rappelle également les risques importants que la sédentarité fait peser sur la santé. Correspondant à une position assise pendant plus de 7 heures par jour, elle est un facteur de risque de morbidité, quel que soit le niveau d’activité physique de la personne. Une heure de position assise suffit en effet à affecter la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater et réduire la circulation sanguine primordiale vers le cœur.

Pour l’OMS, la sédentarité serait la 10e cause de mortalité dans le monde et le 4e facteur de risque de mortalité dans le monde après l’hypertension artérielle, le tabagisme et le diabète. Par ailleurs, d’après l’étude Eurobaromètre de mars 2014 citée par l’ICCR, moins de 40 % des Français ont un niveau d’activité physique entraînant des bénéfices pour leur santé. À cet effet, le Pr Martine Duclos, endocrinologue et expert de l’ICCR, rappelle que « marcher 30 minutes par jour fait baisser la mortalité de 17 % par rapport à ceux qui ne marchent pas du tout » et que « l’activité physique régulière retarde la survenue des pathologies chroniques » dans un contexte où la France est au 10e rang européen pour l’espérance de vie sans incapacité.

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du Médecin: 9367