Les praticiens sont souvent motivés au départ par l’avalanche de coups de fils en l’absence de secrétariat. Ils souhaitent gagner du temps médical en réduisant le nombre d’appels. En outre, l’envoi automatique de mail ou de SMS de rappel permet d’éviter les oublis de rendez-vous, très pénalisant pour certains praticiens. Mais ce qui les étonne le plus lorsqu’ils ouvrent leur agenda sur Internet, c’est d’observer la croissance rapide de son adoption par les patients. Pour les patients, la prise de rendez-vous en ligne présente le double avantage d’être disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et d’être plus discrète, lorsqu’on l’effectue depuis son lieu de travail. Un enfant malade le dimanche soir ? Quel soulagement de trouver un créneau libre pour un RV chez le pédiatre le lundi. C’est vrai aussi des généralistes. « Ce matin, j’ai vu qu’un patient avait pris RV à 3 heures du matin, dès 8 heures je lui ai confirmé son RV et je l’ai vu à 16 heures », témoigne le Dr Pierre Pieniek, beta testeur de eRendez-vous.
Rapidement, 1/3 des RV sont pris sur le Web
Le Dr Thomas Juban, qui a créé il y a trois ans RDVmed, sur un cahier des charges établis par des confrères, tout en continuant à exercer la médecine, témoigne de la satisfaction de ses 50 clients (sans publicité autre que le bouche à oreille, souligne-t-il). Il n’a pas eu une seule défection depuis 2009. « En médecine générale, 50 à 70 % des RV sont pris par Internet, en gynécologie, c’est 70 % et certains pédiatres arrivent à presque100 %. »
Le Dr Marie-Ange Descotes, généraliste installée depuis 15 ans, utilisait un agenda papier jusqu’à ce qu’elle se lance il y a un an sur le Web pour gérer ses rendez-vous avec prendreunrendezvous.com. Ella a choisi d’ouvrir toutes ses heures de consultations hors créneau réservé aux visites (+ un créneau pour les délégués médicaux). « J’ai un planning type et j’ajoute ou j’enlève des plages en fonction de l’affluence. » Son agenda est en tâche de fond. « Selon les semaines, 30 à 60 % des RV sont pris sur Internet, peut-être est-ce dû à ma patientèle relativement jeune, entre 30-40 ans avec des enfants. » Elle apprécie de pouvoir consulter l’agenda sur son smartphone et prévenir un patient de son retard quand elle en a.
Assez rapidement, de l’avis général au moins 30 % des RV sont pris par Internet. Mais cela dépend bien sûr de la publicité donnée par le médecin à ce nouveau service. Selon les cas, c’est le patient qui crée son compte sur le site, ou bien c’est le médecin qui lui remet un identifiant (lorsque la base patient du médecin est intégrée à l’agenda). Le service de prise de rendez-vous inclut le plus souvent un mini-site Web dont le médecin est administrateur et qui lui permet de présenter ses activités tout en donnant tous les renseignements pratiques concernant son cabinet.
Des services différenciant
Comme il y a aujourd’hui de nombreux acteurs à proposer des prises de rendez-vous en ligne avec des prix variables (voir encadré), chacun essaye de se différencier.
Ainsi DocZen, lancé depuis Landerneau, par la société Anaximandre (du nom d’un philosophe grec), spécialisée jusqu’ici dans la communication Biotech, assure en même temps la gestion des flux de la salle d’attente, pour éviter au patient de ne pas arriver trop tôt chez le médecin quand ce n’est pas nécessaire. Sa particularité : une application smartphone qui permet au patient de savoir si son médecin a du retard ou non, pour ne pas attendre trop longtemps…
medicoclic.com s’est lancé en janvier dernier sur le seul créneau des médecins libéraux. Avec la conviction d’apporter un plus en offrant un mini-site web au médecin (déjà proposé par d’autres) avec la possibilité pour le patient d’inscrire le motif de la consultation. Ce qui permet au médecin de programmer en retour la durée du rendez-vous.
Succès du Web, avec quelque 500 000 clients dont 3 000 professionnels de santé, Clicrdv.com (groupe Solocal, ex-Pages Jaunes) offre un plus : le « bouton » de la prise de rendez-vous dans les Pages jaunes quand un patient cherche un médecin.
Rendezvousfacile.com qui revendique 1 000 clients (90 % médecins) a passé quant à lui un partenariat avec le 118 000 pour installer un bouton qui fait le lien vers l’agenda en ligne. Ce service peut faire la différence quand un patient recherche un médecin dans un annuaire Web et s’aperçoit qu’il peut prendre le rendez-vous immédiatement.
Vos logiciels s’ouvrent aux patients
C’est une évidence : les technologies sont arrivées à maturité et les usages existent. Du coup, plusieurs éditeurs de LGC (logiciel de gestion de cabinet), comptant parmi les leaders, proposent à leurs clients un agenda en ligne, en lien parfois avec un télésecrétariat. D’autres vont suivre en passant des partenariats. L’intégration et la synchronisation de l’agenda dans le logiciel permettent d’ouvrir automatiquement le dossier du patient au fur et à mesure des consultations.
Imagine édition s’est lancé dès 2010. Hellodoc Agenda se synchronise toutes les 30 secondes avec Hellodoc Agenda Web offert dans le cadre des Services plus de l’éditeur. Cet agenda est ouvert aux patients auxquels le médecin a remis un identifiant. Le patient a la visibilité des plages horaires disponibles et le médecin ou sa secrétaire peut être averti à chaque nouveau RV (paramétrage) sans avoir besoin de confirmation. Hellodoc Agenda fonctionne aussi en lien avec un télésecrétariat (629 euros pour 600 à 800 appels traités). Un pack SMS est en cours de finalisation. Mille professionnels de santé équipés d’Hellodoc ont initié cet agenda en ligne, ce qui est déjà un succès.
CGM (CompuGroup Médical) vient d’ouvrir eRendez-vous, un service de rendez-vous sur Internet synchronisé avec AxiSanté et AxiPlanning. Les patients demandent un rendez-vous directement sur Internet dans les plages horaires définies par leur médecin sur une interface web personnalisée. Le médecin accepte ou propose un autre rendez-vous. Les patients peuvent également inscrire le motif du rendez-vous
L’offre de CLM, qui devrait sortir à la fin du premier semestre, sera plus étendue avec « Mon Espace Patient ». Un service adapté de « Canal Paciente » testé avec succès dans les centres de santé en Espagne. Intégré dans les logiciels Crossway, DocWare et Mediclick, cet ensemble de services comprend un Espace Médecin sécurisé où le médecin peut présenter son cabinet, gérer son agenda en établissant des créneaux de rendez-vous sur le Web et déposer, d’un clic dans son logiciel métier le Volet médical de synthèse (VMS) du patient ainsi que la dernière ordonnance. Il pourra aussi faire un lien vers un télésecrétariat. C’est le médecin qui ouvre le compte pour le patient en lien avec la fiche administrative de son dossier.
Favoriser la communication médecin-patient en ligne est aussi l’un des objectifs de CGM qui compte, en utilisant la même plate-forme qu’eRendez-vous, proposer eMessage (ou eConseil), une sorte de « chat », fortement modéré pour que le médecin ne soit pas envahi mais soulagé d’une partie des appels téléphoniques « médicaux » cette fois, qui viennent perturber ses consultations. Un service qui se justifie à l’heure où tout le monde communique par SMS et mails.
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