À moins d’un mois de l’ouverture des JO 2024, le Dr Xavier Lambertyn est « enthousiaste et impatient. La pression et l’excitation montent au fil des jours. Je pense de plus en plus à ce formidable rendez-vous. »
Président de l’Académie beauvaisienne d’escrime, un club de haut niveau qui a été plusieurs fois champion de France, le médecin généraliste a déjà goûté « en avant-première » aux joies de la victoire : « Le 25 juin, nous avons fêté la double médaille d’or, en individuel et par équipe, de l’épéiste Luidgi Midelton lors des championnats d’Europe à Bâle. Une petite réception a été organisée avant que Luigi, qui a sa licence chez nous, commence sa préparation pour les JO ». C’est cette discipline qui le passionne. Présent dès les championnats du monde d’escrime en 2010 au Grand Palais à Paris, il a pris l’habitude d’encadrer des compétitions internationales. En 2023, il dépose donc logiquement son dossier de candidature de médecin bénévole pour les JO 2024. « J’ai rempli un questionnaire qui comprenait plus d’une centaine d’items. En décembre dernier, j’ai appris que j’étais retenu comme remplaçant pour les compétitions d’escrime au Grand Palais. J’ai été un peu déçu et puis, début janvier, j’ai reçu un ordre de mission pour être titulaire lors les épreuves de tir à l’arc qui se disputeront aux Invalides. »
Une affaire de famille
C’est en 2000 que le Dr Xavier Lambertyn, en exercice depuis 1996, décide de passer sa capacité de médecine du sport. « J’ai ensuite obtenu un diplôme interuniversitaire de traumatologie sportive pour aller plus loin dans ma démarche de prise en charge. En qualité de généraliste, je peux aussi soigner toutes les pathologies car les athlètes peuvent aussi attraper une gastroentérologie ou une rhinopharyngite. Nous devons tout gérer. »
Si le médecin beauvaisien a toujours « aimé le sport », avec une pratique régulière du tennis plus jeune, c’est grâce à deux de ses quatre enfants qu’il découvre l’escrime. L’art de manier épée, fleuret et sabre le passionne immédiatement. Ses fils ont un bon niveau - l’un d’eux a été champion de France par équipe – et le père est de toutes les compétitions. « Je compare souvent l’escrime au rugby ou au judo, explique-t-il. Il faut y aller, avoir envie de battre l’adversaire qui est face à vous sur la piste. Mais dès que l’arbitre met fin au combat, chacun se serre la main. C’est un sport de respect et de loyauté. Mes deux autres enfants ont quant à eux opté pour la natation avec là aussi de bons résultats au niveau régional. »
Le tir à l’arc, une discipline pas si inconnue
Le Dr Xavier Lambertyn connaît aussi bien le tir à l’arc, qu’il a pratiqué lorsqu’il était lycéen. « Cette discipline m’avait plu. Elle requiert beaucoup de concentration, de précision et même si on ne s’en rend pas forcément compte, elle est aussi très physique. Tenir et maîtriser l’arc requiert une musculature puissante. Elle diffère de l’escrime dans la mesure où ce n’est pas un sport de combat. Au tir à l’arc, on se bat avant tout contre soi-même. »
Et il apprécie particulièrement le milieu de la compétition : « Les sportifs sont très à l’écoute. Ils suivent mes prescriptions, mes consignes, mes conseils. Ils veulent toujours faire mieux. Ils témoignent donc souvent une grande confiance envers les médecins. C’est très agréable. »
Si le médecin de l’Oise connaît les compétiteurs d’escrime pour les accompagner régulièrement lors des épreuves nationales et internationales, il n’a en revanche pas encore rencontré les athlètes du tir à l’arc. « Je les suis par l’intermédiaire de la presse. Ils viennent d’ailleurs de remporter deux médailles d’argent lors de la coupe du monde en Turquie le 23 juin dernier. Je les verrai le 19 juillet, date à laquelle démarre ma mission avec un pré-tournoi qualificatif ». Celui qui maîtrise l’anglais saura également ce qui est prévu du côté des interprètes.
Les épreuves démarreront quant à elle le 26 juillet pour s’achever le 4 août. Deux semaines durant lesquelles le Dr Xavier Lambertyn, qui exerce dans un cabinet avec un confrère, sera remplacé par une consœur. « Tout est organisé. Mes patients ne seront pas abandonnés ! », confie-t-il avant de se préparer à vivre « un rêve, un aboutissement, la plus belle des compétitions ».
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