Mauvais pour le climat

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Publié le 18/11/2022
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Culture, séchage des feuilles, manufacture, consommation de cigarettes, déchets… Aux différentes étapes de son cycle de vie, le tabac est néfaste pour l’environnement. « L’empreinte environnementale du tabac est liée aux ressources utilisées — surfaces agricoles, eau, bois, énergies fossiles —, comme à ses conséquences sur l’écosystème via la déforestation, le mode de culture et les mégots, qui polluent les sols et les milieux aquatiques », explique la Dr Isabelle Jacot Sadowski (Centre universitaire de médecine générale et santé publique, Unisanté, Lausanne). Un effet sur l’environnement loin d’être négligeable. Si ce sujet fait l’objet de recherches depuis plusieurs années, différentes actualités ont émaillé l’année 2022.

Le phénomène prenant de l’ampleur, il faut évoquer l’essor des cigarettes électroniques et produits de tabac chauffé. « La consommation de ces produits constitue une nouvelle menace environnementale car ils contiennent des batteries au lithium et des composants plastiques sources de pollution, détaille la Dr Jacot Sadowski. Les récents modèles jetables sont encore plus problématiques. »

Autre point à souligner : la dernière journée mondiale sans tabac avait justement pour thème l’impact environnemental du tabac. « À cette occasion, l’OMS a déclaré que la diminution de la consommation de tabac devait être considérée comme un levier essentiel non seulement pour la santé mais aussi pour atteindre les objectifs de développement durable. C’est un point important, car cela signifie que cette question est de plus en plus reconnue », se réjouit l’experte.

En outre, l’OMS a dénoncé les efforts déployés par l’industrie du tabac pour « verdir » ses pratiques. Là aussi, c’était un message fort. « Communiquer sur l’axe environnemental peut donner une motivation supplémentaire pour arrêter de fumer ou ne pas commencer, par exemple chez les jeunes sensibilisés à l’écologie, complète la Dr Jacot Sadowski. Bien sûr, le volet santé doit primer. Mais l’aspect environnemental est aussi à considérer, surtout pour un produit qui n’est pas indispensable. »

Anne-Lucie Acar

Source : Le Quotidien du médecin