« L’idée était à la fois de familiariser les médecins généralistes à l’aide à l’arrêt du tabac et de fluidifier le parcours de soins des patients en cas de besoin urgent de sevrage, comme en préopératoire, en cas de grossesse ou après un accident vasculaire ischémique », a indiqué la Dr Nathalie Lajzerowicz, qui assure des consultations d’addictologie au sein de l’hôpital suburbain du Bouscat.
Parmi 44 patients décidés à l’arrêt vus à la consultation d’addictologie, 13 ont été suivis uniquement à l’hôpital, principalement pour des raisons médicales, et 31 inclus dans l’expérimentation. Tous ces fumeurs étaient considérés comme relevant d’une prise en charge plutôt facile. Après l’initiation du sevrage en consultation spécialisée, ils ont été revus par leur médecin traitant dans le cadre d’une consultation dédiée. Le patient était partie prenante du dispositif, puisque c’était lui qui remettait le dossier hospitalier à son généraliste et qui lui transmettait un certain nombre d’informations oralement. Quatre consultations étaient prévues le premier mois, puis une par mois, avant une nouvelle consultation au sein de l’hôpital après six mois. Les médecins généralistes avaient participé à une formation médicale continue dédiée et avaient à leur disposition une hotline.
Les premiers résultats qualitatifs rapportent une abstinence à 3 mois chez 16 des 26 patients qui ont suivi le programme. Cinq ont abandonné précocement l’expérience, dont quatre avaient également une addiction à l’alcool. Les patients ont pour la plupart plébiscité l’initiation du sevrage en consultation spécialisée, où ils avaient eu une prescription de varénicline (30 cas) ou de patch à la nicotine (un cas). « Les médecins généralistes se sont emparés du problème au fur et à mesure des consultations, et ont très peu utilisé la hotline », a souligné la Dr Lajzerowicz, avant de préciser que ce projet va désormais s’étendre sur le département de la Gironde, avec la participation de cinq ou six hôpitaux.
Un autre travail, qui portait sur le repérage de l’usage à risque d’alcool (plus de 3 verres par jour chez l’homme, plus de 2 chez la femme, ou plus de 4 en une occasion selon l’OMS) en médecine générale, met en évidence une discordance entre le ressenti des médecins et celui des patients. Cette enquête par questionnaire a porté sur 445 patients et 27 médecins généralistes. Sur les 62 usagers à risque, l’usage d’alcool n’était noté que dans 21 % des cas, rarement dans une rubrique dédiée, alors que plus de la moitié des médecins avaient déclaré avoir noté cette information. Les médecins estimaient à 44 % avoir repéré la consommation d’alcool lors de la première consultation, un avis partagé par seulement 13 % des patients.
Communications des Drs Nathalie Lajzerowicz (Le Bouscat) et Tan-Trung Phan (université Paris-Est Créteil)
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