Le zilebésiran est un ARN interférant administré par voie sous-cutanée, qui bloque la synthèse hépatique de l’angiotensinogène. Dans une étude de phase 1, une prise unique de cette molécule réduisait la synthèse de l’angiotensinogène de façon dose-dépendante, ainsi que la pression artérielle (PA) pendant 24 semaines. Les résultats de la phase 2 confirment son efficacité et sa sécurité d’emploi sur six mois. « Du fait de cette administration semestrielle, le zilebésiran pourrait améliorer l’observance thérapeutique chez certains patients hypertendus », se félicite le Dr George L. Bakris (Chicago, Illinois).
L’étude internationale Kardia-1 a inclus 394 patients atteints d’HTA légère à modérée, traitée (au maximum deux antihypertenseurs) ou non, avec une PAS comprise entre 135 et 160 mmHg. Après une suspension de deux à quatre semaines des éventuels antihypertenseurs, ils ont été randomisés pour recevoir du zilebésiran (à la dose de 150, 300 ou 600 mg tous les six mois, ou 300 mg tous les trois mois) ou le placebo. Des antihypertenseurs de secours étaient autorisés après le troisième mois.
Une réduction significative s’observait déjà à un mois pour chacune des doses de zilebésiran. À trois et à six mois, la baisse de la PAS moyenne des 24 heures est significativement plus marquée par rapport à l’inclusion dans tous les groupes zilebésiran (plus de 10 mmHg en moyenne) et les réductions des taux sériques d’angiotensinogène atteignent plus de 90 %.
L’objectif d’une PAS moyenne < 130 mmHg, ou d’une baisse d’au moins 20 mmHg de la PAS sans associer un autre antihypertenseur, a été obtenu à six mois dans tous les groupes zilebésiran.
À noter que cet essai ne concerne que les HTA légères à modérées. Des études sont nécessaires pour évaluer la tolérance à plus long terme, ainsi que l’effet sur les événements cardiovasculaires.
AHA 2023. LBS 04
Article précédent
Moins de PA pour moins de démence
Article suivant
Les troubles menstruels, à risque cardiovasculaire
Des antidiabétiques tout-terrain
Moins de PA pour moins de démence
Vers un traitement antihypertenseur semestriel ?
Les troubles menstruels, à risque cardiovasculaire
Plus de transfusions après IDM ?
Toujours trop de morts subites au sport
Les SMS de l’AHA 2023
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?