Avec quelque 55 000 cas par an, le cancer de la prostate reste le premier cancer chez l’homme, et ce malgré une incidence en baisse depuis 2007. Il représente la troisième cause de décès par cancer derrière les tumeurs du côlon et du poumon.
Comme pour la majorité des tumeurs solides, le contrôle local de la tumeur est essentiel et la chirurgie radicale occupe dans ce contexte une place majeure.
Toutefois, les modalités de prise en charge du cancer de la prostate ont évolué au cours de ces dernières années, en particulier dans les tumeurs à faible risque de progression avec le développement de la surveillance active.
Chirurgie mini-invasive dans deux tiers des cas
Depuis 2007, le nombre de prostatectomies totales a ainsi nettement diminué, passant de 25 000 chaque année à environ 17 à 18 000, avec dans deux-tiers des cas une chirurgie mini-invasive et dans un tiers des cas une chirurgie ouverte.
Toute la problématique du geste chirurgical est de mettre en balance les objectifs carcinologiques et les conséquences fonctionnelles. L’expérience du chirurgien est à cet égard essentielle.
Les résultats oncologiques de la chirurgie sont excellents dans les tumeurs à faible risque de progression : la survie est de 99,7 % à 10 ans. Dans les tumeurs à risque intermédiaire, elle est de 97 % à 10 ans. Dans les tumeurs à haut risque, pour lesquelles la chirurgie n’était jusqu’à récemment pas l’approche privilégiée, la survie spécifique à 10 ans est de 76 à 84 %, après chirurgie et prise en charge multifocale.
Les résultats fonctionnels font état d’un taux de continence (aucune protection) de 65 à 90 % à un an. Les conséquences sur la fonction érectile sont très variables selon les études ; en moyenne, un patient sur deux conserve des érections.
L’un des dix chapitres du rapport de l’AFU est consacré à la comparaison de la chirurgie aux autres stratégies de prise en charge, notamment à l’association radio-hormonothérapie. La façon dont la chirurgie peut s’intégrer dans de nouvelles approches multimodales fait également l’objet d’une synthèse. Enfin, l’aspect médico-économique est largement rapporté. La radiothérapie paraît ainsi plus coûteuse que la chirurgie en traitement initial du cancer de la prostate non métastatique.
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