Utilisée comme contraception aux États-Unis depuis le début des années 1960, la vasectomie à visée contraceptive n’a été légalisée en France qu’en 2001. Elle est donc depuis légalement accessible à « toute personne majeure ayant exprimé une volonté libre, motivée et délibérée en considération d’une information claire et complète sur ses conséquences ». En pratique, une première consultation vise donc à informer des risques et conséquences de l’intervention et à remettre un dossier écrit. Et c’est au cours d’une seconde consultation, après quatre mois de délai, que l’homme confirme par écrit sa demande. Une étude de 2005 avait montré que les candidats à la vasectomie étaient plutôt des hommes vivants en couple, citadins et de niveau socio-éducatif élevé.
Souvent non proposée
Le recours à ce type de contraception reste marginal en France. Selon une enquête de 2013, sa prévalence était de 0,8 % dans notre pays, loin derrière le Royaume-Uni (21 %), l’Espagne (8,4 %), la Suisse (8,3 %) ou la Belgique (7,9 %). Parmi les freins rapportés dans un travail de thèse : le caractère irréversible du procédé, la faible formation des médecins et des sages-femmes, qui ne proposent pas cette option de façon spontanée, ou encore la politique nataliste.
On note cependant une évolution vers une augmentation du recours à cette méthode contraceptive depuis quelques années, conséquence de sa médiatisation, via notamment la journée de la vasectomie, de la crise de la pilule et du désir des hommes de s’impliquer davantage dans la contraception du couple.
Réalisée en ambulatoire
Le geste consiste en une section et résection des déférents sur 1 à 2 cm. Il peut être réalisé « sans scalpel ». L’intervention dure une trentaine de minutes, sous anesthésie locale ou générale, en ambulatoire. La reprise des activités peut se faire dès le lendemain, l’activité sexuelle après quatre à cinq jours. Il n’y a pas de soins particuliers et des antalgiques sont prescrits à la demande.
La méthode n’est pas efficace immédiatement, et une autre contraception doit être poursuivie quelques mois, jusqu’à la réalisation d’un, voire deux spermogrammes de contrôle. La contraception peut être arrêtée en cas d’azoospermie à l’examen direct, soit moins de 100 000 spermatozoïdes non mobiles/ml.
Une nouvelle vasectomie peut être proposée en cas d’échec à six mois (plus de 100 000 spermatozoïdes non mobiles/ml ou spermatozoïdes mobiles).
La vasectomie constitue ainsi une méthode efficace et économique de contraception, grevée de peu de complications, sans impact délétère sur la sexualité, qui est plutôt améliorée grâce à l’absence de contraintes liées à une autre contraception. Une conservation de sperme peut être envisagée.
Plus globalement, le paysage de la contraception masculine évolue, avec de nouvelles approches déférentielles (gel/clip), le slip chauffant porté 18 heures/24 et la contraception hormonale masculine ciblant l’axe hypothalamohypophysaire.
D’après la communication du Dr François Marcelli, Lille
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