Les études réalisées sont souvent hétérogènes dans leur méthodologie et, pour la plupart, entreprises dans les pays à haut revenu. En outre, elles concernent plus souvent les enfants et la population générale que les femmes. Pour autant, les effets négatifs directs des vagues de chaleur et du réchauffement climatique sont attestés en gynécologie-obstétrique. Les mieux répertoriés sont l’augmentation de l’HTA gravidique et de la prééclampsie, l’accroissement de la prématurité et des malformations congénitales (anomalies cardiaques, cataracte, etc.) et l’augmentation du taux d’enfants mort-nés et de petit poids de naissance (1).
Les effets directs de la chaleur chez les femmes enceintes résulteraient de nombreux phénomènes, dont la déshydratation et les modifications métaboliques. Ils pourraient être plus importants au début de la saison chaude, faute d’acclimatation, et agiraient en synergie négative avec la pollution atmosphérique.
À cela, il faut adjoindre les effets indirects du réchauffement climatique : augmentation des violences contre les femmes, des dépressions et suicides maternels, car le réchauffement (et les déplacements de populations qu’il peut engendrer) majore le stress, la dénutrition liée à la raréfaction des produits alimentaires, les infections favorisées par une diminution de la qualité de l’eau de boisson et la multiplication des agents pathogènes et de leurs vecteurs (Zika, dengue, paludisme), les difficultés d’accès aux soins pour les femmes enceintes. « On l’a vu durant les inondations catastrophiques qui ont eu lieu au Pakistan en 2022 », appuie la Dr Jeanne Conry, présidente de la Figo, qui appelle les gynécologues à se mobiliser sur ce sujet, de même que sur celui de la pollution.
Communication de la Dr Jeanne Conry (Figo) (1) Giudice LC, and al. Climate change, women's health, and the role of obstetricians and gynecologists in leadership. Int J Gynaecol Obstet. 2021 Dec;155(3):345-56
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