« Comme le nourrisson, l'adolescent vit une période exceptionnelle en termes de croissance : il peut facilement prendre un centimètre par mois. En moyenne, il a, ainsi, besoin de 500 Kcalories de plus par jour qu'un adulte », précise la Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste à Paris, auteure du « Grand Livre de l'alimentation » (éditions Eyrolles).
Protéines, glucides, lipides… tous les nutriments doivent être consommés en quantité plus importante (30 % de plus que l'adulte). Pour assurer la croissance osseuse, le jeune doit également consommer 3 à 4 produits laitiers par jour, mais aussi, des aliments pourvoyeurs de vitamine D (poissons gras, 2 fois par semaine, notamment). Car l'exposition au soleil, souvent insuffisante, favorise le risque de carence en vitamine D. « Un adolescent a besoin de 1 200 mg de calcium par jour (contre 900 mg pour un adulte) », rappelle la Dr Plumey. Outre la consommation de produits laitiers, les parents d'adolescents doivent veiller à ce que ceux-ci bénéficient d'une dose de vitamine D (en ampoule buvable) tous les 3 mois. Sans la vitamine D, le calcium ne peut se fixer correctement sur les os.
Le jeune : un mangeur nomade
La période de l'adolescence n'est, toutefois, pas toujours celle où l'on mange le mieux. De fait, les adolescents revendiquent leur autonomie dans de nombreux domaines, notamment, en matière d'alimentation. Certains rejettent en bloc l'éducation, d'autres, éprouvent le besoin de s'intégrer à un groupe en adoptant leur style vestimentaire, leurs comportements et attitudes mais aussi, leur mode d'alimentation. « Lorsque les adolescents se retrouvent entre eux, il leur est plus facile d'aller dans un fast-food que dans un restaurant plus classique qui répond non seulement à une attente gustative, mais aussi économique et sociale : c'est un lieu de convivialité, un marqueur de reconnaissance entre pairs », souligne la Dr Plumey.
Le déjeuner pris à la cantine reste un gage d'équilibre alimentaire : l'adolescent y consomme un plat chaud composé de viande ou de poisson, de féculents et de légumes, ainsi que d'un produit laitier et, éventuellement d'un fruit. « La cantine est, malheureusement, boudée par bon nombre de jeunes qui préfèrent déjeuner dehors, entre amis, autour d'un sandwich, un soda et d'un paquet de chips », note le Dr Plumey.
Rééquilibrer l'alimentation
Dans ces conditions, les parents d'adolescents n'ont souvent pas de prise sur ce que leur enfant consomme à l'extérieur, entre eux. Mais de bonnes habitudes familiales notamment lors du petit-déjeuner et du dîner peuvent contrebalancer le nomadisme alimentaire de la journée. « Le petit-déjeuner en famille est une habitude qui doit être prise très tôt, dès l'enfance. À l'adolescence, il est souvent trop tard pour initier un tel rituel. De même, le soir, les parents doivent veiller à offrir un repas contenant systématiquement des légumes (salades, crudités, soupes…) pouvant être accompagnés de féculents et de protéines et des fruits de saison pour le dessert », conseille la Dr Plumey. Enfin, autre rôle important des parents : inciter l'adolescent à pratiquer un sport régulièrement et à ne pas se coucher trop tard (7 heures de sommeil par nuit, minimum). Le manque de sommeil favorise, en effet, le grignotage et donc, la prise de poids.
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