L’étude de phase 4 Shamal avait pour objectif d’évaluer la possibilité de réduire les corticoïdes inhalés (CSI) chez des asthmatiques sévères bien contrôlés par benralizumab (1).
Une randomisation 3:1 a été effectuée, avec 43 patients gardant leur dose habituelle de CSI-Laba (budésonide-formotérol) et 168 autres qui devaient progressivement réduire leur dose (pouvant arriver jusqu’à un traitement inhalé uniquement à la demande), sur une période de 32 semaines. Une période de stabilisation du traitement de 16 semaines était ensuite proposée.
Dans ce dernier groupe, à 32 semaines, 92 % des patients avaient effectivement réduit leur dose de CSI-Laba : 61 % étaient uniquement sous régime à la demande, 17 % recevaient une dose faible, 15 % moyenne ; seuls 8 % étaient restés à des doses élevées.
Et 96 % des patients qui ont pu réduire la dose ont maintenu cette réduction jusqu’à la semaine 48.
En termes de sécurité, parmi les patients qui ont réduit leur traitement inhalé, 8 % ont eu une exacerbation vs 2,3 % dans le groupe placebo. De plus, à la semaine 32, les patients qui avaient diminué les CSI ont présenté une baisse moyenne de 100 ml du VEMS. Ainsi, la réduction du traitement inhalé est possible sans détérioration du contrôle de l’asthme par le benralizumab ; cette diminution peut cependant s’accompagner d’un déclin du VEMS, à surveiller.
Maintien de l’amélioration à un an chez les enfants
L’étude de phase 3 Liberty Asthma Voyage, chez des enfants présentant un asthme modéré à sévère, avait précédemment montré que l’ajout de dupilumab (100 ou 200 mg selon le poids) est bien toléré, permet de réduire significativement le taux annualisé d’exacerbations sévères et améliore la fonction pulmonaire.
Une analyse complémentaire a porté sur la réponse aux semaines 12 et 52 sur le VEMS. À la semaine 12, une amélioration d’au moins 10 % de sa valeur pré-dupilumab a été observée chez 44,9 % des enfants traités, vs 31,6 % dans le groupe placebo. À la semaine 52, cela concernait de 47,5 % vs 28,1 % des enfants.
Le dupilumab a également significativement réduit le taux annualisé d’exacerbations sévères chez les enfants ayant obtenu une amélioration d’au moins 10 % du VEMS pré-dupilumab, par rapport au placebo.
Une protection vaccinale réduite
Comme prévu, la réponse post-vaccinale à six mois est donc diminuée chez des patients sous biothérapie par rapport à celle de sujets sains.
Une étude observationnelle prospective a examiné la réponse immunitaire après deux premières doses de vaccin à ARNm contre le Covid-19 chez des patients (n = 57) présentant un asthme sévère ou une dermatite atopique traités par dupilumab, benralizumab ou mépolizumab, comparativement à des sujets sains vaccinés (n = 46). Le suivi s’est étendu jusqu’à six mois après la deuxième dose vaccinale (1).
Par rapport au groupe témoin, les patients sous biothérapie présentaient des taux d’anticorps spécifiques dirigés contre le Sars-CoV2 plus bas (p = 0,001), une activité de neutralisation des pseudovirus diminuée (p = 0,0002), ainsi que des virus vivants (p = 0,0069) et une proportion de lymphocytes B spécifiques de la protéine Spike plus faibles (p = 0,02).
(1) ERS 2023. OA 4215
(1) ERS 2023. Session 102. ID 798 (2) ERS 2023. PA 2090
Article précédent
Plaidoyer pour un environnement sain
Article suivant
Fin de la première étude du dépistage en vie réelle
Plaidoyer pour un environnement sain
L’asthme post-biothérapies
Fin de la première étude du dépistage en vie réelle
La thérapie cellulaire pour la BPCO ?
La piste fibrose
Sarcoïdose : less is best
Les SMS du congrès ERS 2023
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?