LE PHENOMENE initial du développement de la plaque d’athérome est la dysfonction de l’endothélium avec une altération de la vasorelaxation liée à un défaut de production d’oxyde nitrique (NO) par les cellules endothéliales, la libération de NO étant altérée dès qu’il existe des facteurs de risque (1).
Il a été démontré que l’administration chronique d’un inhibiteur des récepteurs AT1 de l’angiotensine II permet la récupération de la fonction endothéliale grâce à une inhibition du système rénine-angiotensine : l’angiotensine II par l’intermédiaire des récepteurs AT1 entraîne une libération de radicaux libres au niveau de l’endothélium, d’où une altération de la fonction endothéliale et de la production de NO.
La comparaison de deux traitements antihypertenseurs, l’un par un ARA II, l’autre par un inhibiteur calcique, montre que l`ARA II permet d’obtenir une réduction très significative de la production de radicaux libres, assurant ainsi un effet protecteur sur ce phénomène initial qui est la dysfonction endothéliale.
La première phase du développement de la plaque athéromateuse
est le recrutement à partir du sang circulant des cellules inflammatoires, essentiellement des lymphocytes T et des monocytes, qui vont s’accumuler dans la paroi artérielle. Les LDL oxydés sont captés par les macrophages, qui se transforment en cellules spumeuses. Ces cellules vont entraîner une réaction pariétale, avec formation d’un dépôt lipidique recouvert d’une chape fibreuse et du centre nécrotique.
Un effet sur les stries lipidiques.
Des expérimentations animales montrent que l’olmésartan a un effet significatif sur la réduction des stries lipidiques formées à l’intérieur de l’aorte chez un animal soumis à un régime hyperlipidique. Les travaux conduits chez l’homme confirment les données expérimentales.
Dans l’étude MORE (Multicenter Olmesartan atherosclerosis Regression Evaluation)
menée chez des patients hypertendus ayant une athérosclérose carotidienne confirmée, l’olmésartan a permis non seulement de freiner la progression, mais aussi de faire régresser le volume des plaques d’athérome, alors que la simple baisse tensionnelle obtenue avec l’aténolol n’a pas eu cet effet.
Les résultats de l’étude OLIVUS (Impact of Olmesartan on progression of coronary atherosclerosis: evaluation by intravascular ultrasound) menée chez des patients ayant un angor stable avec lésions coronariennes ont confirmé l’efficacité de l’olmésartan sur la progression des lésions coronariennes.
« Principale cause de thrombose aiguë, la rupture de plaque est un phénomène dans lequel intervient toute la machinerie du système rénine-angiotensine », a souligné le Pr Jacques Bonnet (Pessac). L’angiotensine II est un puissant inducteur de la formation de métalloprotéases matricielles, lesquelles dégradent la paroi et seront responsables de la rupture de plaque.
L’inhibition du système rénine-angiotensine, par les IEC et les ARA II, bloque
l’expression des métalloprotéases, ce qui permet d`agir sur les conséquences de l’évolution athéroscléreuse comme le montrent les études EUROPA et ONTARGET menées chez des sujets à haut risque.
D’après les communications du déjeuner-débat « Vaisseaux, coeur et rein : l’angiotensine II toujours d’actualité », organisé avec le soutien du laboratoire Menarini, et auquel ont participé Jacques Bonnet (Pessac), Faiez Zannad (Dommartin-lès-Toul) et Jean-Michel Halimi (Tours).
(1) Deanfield JE et coll. Circulation 2007;115:1285-1295.
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