SUR LE PLAN épidémiologique, l’association hypertension artérielle (HTA) et diabète est particulièrement fréquente. Ainsi, comme l’a rappelé le Pr Xavier Girerd, 18 % des hypertendus sont diabétiques et 80 % des diabétiques sont hypertendus. Ces pathologies sont par ailleurs étroitement associées à un troisième facteur de risque, l’obésité abdominale, et leurs conséquences sur la morbimortalité ont été bien établies.
Une analyse des données de la Framingham Heart Study, portant sur 7 926 patients suivis pendant 14 ans, montre que l’absence de facteur de risque chez des patients de 50 ans indemnes de maladie cardio-vasculaire est associée à une survie nettement plus longue et à une incidence plus faible de ces pathologies (1). Cette étude souligne ainsi l’importance d’un bon contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires avant 50 ans, lequel est encore insuffisant comme cela a d’ailleurs été souligné en France par l’étude MONA LISA (2). Sur le plan thérapeutique, le Pr Jean-Jacques Mourad, a rappelé que le bénéfice de la stratégie choisie est, pour 90 %, indépendant des effets tensionnels propres de la molécule. Cela met en évidence l’intérêt des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II), notamment pour la préservation de la fonction rénale, tout en sachant que cette classe thérapeutique n’est pas homogène (3). Les bêtabloquants doivent être évités chez les diabétiques, comme l’a montré A. Zanchetti en 2002 (4).
L’objectif tensionnel, dans ce contexte, a été déterminé par la Haute Autorité de santé et a été fixé à 130/80 mmHg.
L’étude européenne ROADMAP, à laquelle participent 200 centres de 21 pays, a pour objectif d’évaluer, comparativement au placebo, l’impact de 5 ans de traitement par 40 mg olmésartan sur le devenir rénal de 4 400 diabétiques de type 2, sans microalbuminurie. Ces sujets, hypertendus ou non, avaient à l’inclusion au moins un autre facteur de risque cardio-vasculaire. Les premiers résultats ont suggéré que l’olmésartan pourrait retarder l’apparition d’une microalbuminurie chez les diabétiques de type 2. Les résultats définitifs sont attendus pour 2012.
D’après les communications du symposium « Hypertension et diabète : association de malfaiteurs », organisé par les Laboratoires Daiichi-Sankyo.
(1) Lloyd-Jones DM, et coll. Circulation 2006 ; 113 (6) : 791-8.
(2) Wagner A, et coll. J Hypertens 2011 ; 29 (1) : 43-50.
(3) Bakris G, et coll. Kidney Int 2008 ; 74 (3) : 364-9.
(4) Zanchetti A. Eur Heart J 2010 ; 31 (23) : 2837-40.
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