L’OBJECTIF DE cette étude menée à l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris) dans le service du Pr Savard, était d’évaluer le nombre de patients hypertendus traités candidats à une prise en charge par dénervation rénale par radiofréquence (Symplicity System), dans une consultation hospitalière spécialisée.
À partir d’une base de données informatisée comprenant une population d’hypertendus traités et suivis dans le centre du 1er janvier 2011 au 31 août 2011, les dossiers médicaux de 808 patients hypertendus susceptibles d’être éligibles pour une dénervation rénale ont été extraits. Les dossiers de ces patients adressés dans une consultation spécialisée ont été sélectionnés en fonction des caractéristiques suivantes : hypertension artérielle essentielle résistante définie par une pression artérielle systolique (PAS)› 135 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) › 85 mmHg en automesure ou par MAPA, traitement par au moins par trois antihypertenseurs incluant un diurétique, absence d’hypertension secondaire, taux de filtration glomérulaire› 45 ml/min, âge compris entre 18 et 85 ans et anatomie des artères rénales compatible avec l’intervention (deux reins fonctionnels, absence d’antécédents d’angioplastie, artère rénale de longueur› 20 mm et de diamètre› 4 mm sans sténose).
Une pratique réservée aux centre de référence.
Au mois de novembre 2011, 608 des 808 patients, soit 75 %, avaient eu un bilan hospitalier complet, comportant notamment une évaluation de la réponse de la pression artérielle ambulatoire à une trithérapie. Parmi eux, 53 % (324/608) avaient en fait une HTA secondaire et 47 % des patients (285/608) une hypertension essentielle. Chez ces derniers, 90 % ont vu leur hypertension contrôlée par un ajustement du traitement antihypertenseur et 10 % seulement (29/284) avaient réellement une hypertension résistante et étaient cliniquement éligibles pour une dénervation rénale. Un de ces candidats potentiels à la dénervation rénale avait un débit de filtration glomérulaire ‹ 45 ml/min et 8 ne répondaient pas aux critères anatomiques, si bien que seulement 20 patients sur 29, soit 69% pouvaient bénéficié d’une dénervation rénale.
Au total, seulement 3,3% de la cohorte des patients hypertendus, traités au centre de référence de l’HEGP pouvaient être candidats à la dénervation rénale. Cette constatation doit conduire à réserver la pratique de la dénervation rénale aux centres de référence.
D’après la communicatioin de Savard S, Frank M, Bobrie G et coll. How many patients are eligible for renal denervation in a tertiary French Academic Reference Centre, J Hypertension 2012;30 (e-Supplement A). Abstract 4B.05.
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