Depuis 1995, le registre français FAST-MI recueille, par périodes régulières d’un mois, des données très précises sur tous les patients admis pour un infarctus du myocarde (avec ou sans élévation du segment ST, STEMI ou NSTEMI) dans les unités de soins intensifs participant à ce projet. Les patients sont ensuite suivis pendant au moins 10 ans. Depuis 2005, une biobanque est adossée aux critères phénotypiques dans les centres volontaires.
En 2015, 204 centres ont inclus au moins un patient et quelque 3 140 ADN et ARN, 2 203 prélèvements plasmatiques et 299 prélèvements fécaux ont été collectés. Sur les 5 289 patients inclus dans le registre, 50,5 % ont été admis pour un NSTEMI et 49,5 % pour un STEMI. Parmi lesquels, 52 % des admissions sont passées par le Samu ou les pompiers, avec un délai moyen entre les premiers symptômes et le premier appel de 90 minutes. Pour les NSTEMI, ces chiffres étaient respectivement de 34 % et de 150 minutes. Pour la majorité d'entre eux, les patients ont été adressés directement dans un hôpital équipé d’une salle de cathétérisme (73 % et 69 % respectivement).
Les patients avec STEMI, des hommes dans 75 % des cas, étaient âgés en moyenne de 53 ans, donc plus jeunes que les NSTEMI (70 % d’hommes, âge moyen 68 ans). Cette différence d’âge explique les différents profils de risque, avec plus de tabagisme actif (41 % vs 28 %) et d’antécédents familiaux (24 % vs 22 %) pour les STEMI. La présentation clinique était typique dans 84 % des STEMI et 74 % des NSTEMI.
Coronarographie à tout âge
Au niveau de la prise en charge, on note une évolution dans le traitement thrombotique par rapport à la campagne de 2010, avec plus de patients ayant reçu un 2e antiagrégant plaquettaire, le plus souvent du ticagrelor. Une coronarographie a été réalisée dans plus de 95 % des cas, y compris chez les octogénaires, et chez près de 80 % chez nonagénaires. Elle a été réalisée le plus souvent dans les 24 heures suivant l’admission, mais un patient sur 4 n’était pas à l’objectif en termes de délai entre l’ECG et la coronarographie. Le taux d’angioplastie primaire dans les STEMI a été de 73 %, la fibrinolyse était par contre en forte baisse (6 %).
Peu d’évolution pour les complications intrahospitalières, avec cependant moins de chocs et de récurrence d’IDM qu’en 2010. La mortalité intrahospitalière continue de baisser : 3 % pour les STEMI et 2,2 % pour les NSTEMI.
D’après les communications du Pr Tabassome Simon, Paris, et du Dr Étienne Puymirat, Paris
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