« Avec plus de 100 milliards de micro-organismes par gramme de matières fécales, le microbiote intestinal est l'écosystème le plus dense à la surface de la terre, a rappelé le Pr Harry Sokol (Paris). Et ce microbiote a un énorme potentiel fonctionnel, puisqu'il contient 150 fois plus de gènes que le génome humain ».
Il est constitué principalement de deux grandes familles bactériennes : les bactéroidetes et les firmicutes. Il est sensible à différents paramètres : notre propre génome et l'environnement (prise de médicaments comme les antibiotiques, type d'alimentation, tabagisme, mode d'accouchement, infections…).
Les nombreux travaux réalisés ces dernières années sur ce qui est aujourd'hui considéré comme un véritable organe, ont permis de mieux cerner les différents rôles physiologiques du microbiote intestinal sur le métabolisme, la barrière intestinale, le système immunitaire, la protection contre les pathogènes ou encore certaines fonctions cérébrales.
Son implication dans les maladies métaboliques et cardiovasculaires a été largement étudiée.
Chez les sujets obèses, une dysbiose a été mise en évidence, avec une moindre ou, à l'inverse, une plus grande diversité des gènes microbiens comparativement aux sujets non obèses. Chez les diabétiques de type 2, certaines bactéries sont plus fréquentes alors que d'autres sont moins souvent retrouvées.
Dans la maladie coronaire, il n'y a pas de dysbiose, mais il semble y avoir moins de firmicutes et plus de protéobactéries selon une étude récente menée chez 45 patients et 35 sujets sains. Ces données sont intéressantes, « même si elles ne sont que purement descriptives », a précisé le Pr Sokol.
Un rôle dans le syndrome métabolique
Plusieurs arguments suggèrent un rôle du microbiote dans le syndrome métabolique, avec notamment chez l'homme une amélioration de la sensibilité à l'insuline après transplantation fécale, et dans l'athérosclérose.
La mise en évidence d'une variabilité de la réponse aux interventions diététiques en fonction du microbiote ouvre la voie à des stratégies personnalisées. De même, le possible rôle du microbiote sur la réponse à certains traitements pharmacologiques offre tout un nouveau pan de recherches.
D'après la communication du Pr Harry Sokol, Paris
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