En Franche-Comté, où l’inauguration du DMP a été maintenue le 22 mars (malgré les cantonales et la « réserve électorale »), « les 300 libéraux qui ont participé à l’expérimentation du DMPfc, le dossier médical partagé franc-comtois, ont été contactés en janvier, explique Vincent Bonnans, à la maîtrise d’ouvrage régionale, certains ont déjà reçu un kit d’information avec affichettes et cent plaquettes à remettre à leurs patients au moment de l’ouverture d’un DMP, avec un petit autocollant à coller sur la carte Vitale.Nous sommes en train d’organiser la logistique pour renouveler ces brochures au fur et à mesure des besoins ». Une première vague d’une quinzaine de médecins, installés dans des maisons médicales, selon le souhait de l’ARS, a été équipée par les éditeurs concernés. Le Dr Jean-François Roch, à la maison de santé pluridisciplinaire Saint Claude à Besançon, équipée avec AxiSanté 4, est un de ses pionniers : « Je fais partie de ceux qui y croient. J’ai travaillé depuis le début à la mise en place du dossier franc-comtois. Le concept du DMP me séduit. Peut-être parce que j’exerce sur plusieurs sites. Mes patients, même les plus âgés, me demandent quand je vais ouvrir leur DMP ». À la maison médicale, trois ou quatre médecins vont participer à l’amorçage et la région a installé un écran d’information dans la salle d’attente. CLM (Cegedim Logiciels Médicaux) a, pour sa part, identifié un centre de santé équipé de son logiciel homologué, Crossway qui a migré en priorité. « Puis, nous ferons monter à partir d’avril la centaine de médecins éligibles », commente Fabrice Mambrini.
Les éditeurs ont installé les premières versions compatibles- avec boutons ou icônes de couleur verte, la couleur du DMP- dans la semaine du 15 mars. « J’en ai profité pour changer de matériel « signale le Dr François Pétrègne, équipé CLM, généraliste à Gradignan près de Bordeaux, prêt à recommencer avec le DMP ce qu’il a fait avec Aqui DMP : « L’Aquitaine a été précurseur, nous avons prouvé que le partage d’information marchait ».
Le Dr Michel Bourguignon s’est retrouvé au cœur de l’action quand les télés ont débarqué dans son cabinet de Verberie (Oise) au moment de l’ouverture nationale du service DMP, le 5 janvier dernier, « parce que j’étais le seul à avoir une préversion d’Hellodoc compatible DMP. L’installation ne m’a pas posé de problème. Et j’avais aussi un accès DSP (Dossier santé de Picardie) qui tournait (une centaine de DSP ouverts) sur un autre poste. Les patients m’ont parlé du DMP quand ils m’ont vu à la télé » Il a créé ses premiers DMP avec l’interface web puis à partir de la version d’Hellodoc compatible. Un autre de ses confrères, le Dr Philippe Vassant, à Roisel (Somme), a testé, avec succès, dès la mi-mars la création de DMP à partir d’Hellodoc. Les ambassadeurs ont le temps de faire la main puisque l’inauguration du DMP en Picardie a été repoussée au 3 mai. La campagne d’information n’a pas encore commencé. Tout juste, « les 300 médecins libéraux qui font du DSP ont reçu un courrier assez général de l’ARS, précise le Dr Christine Boutet, à la maîtrise d’œuvre régionale.
Ce qu’ils attendent du DMP
Ce que ces médecins pionniers, qui repartent avec enthousiasme vers le DMP, attendent, c’est de pouvoir récupérer les informations concernant leurs patients.
« Le facteur limitant du DSP, souligne le Dr Bourguignon, c’est qu’on ne pouvait pas récupérer les documents envoyés par l’hôpital ou le laboratoire. Avec le DMP, il faudrait être prévenu de l’arrivée des résultats ou de compte-rendu pour l’avoir avant de recevoir le patient. Sinon, la messagerie Apicrypt, continuera à être plus pratique. C’est ce qui m’intéresse dans le DMP : comment récupérer les infos. »
Discours similaire du Dr Pétrègne : « L’idée, c’était de partager les informations entre professionnels pour avoir une synthèse du dossier du patient avec les traitements actualisés. Mon espoir, c’est de recevoir des établissements, les comptes rendus le plus rapidement possible. » C’est aussi le souhait du Dr Roch, « car les comptes rendus mettent parfois plusieurs mois à nous arriver. ». Ce médecin, coordonnateur de réseaux, voit aussi dans le DMP, « qui ne remplace pas le dossier médical tenu par le médecin, un vrai outil pour les patients qui ont des parcours de soins complexes du fait de multipathologies. »
La période d’amorçage concerne peu de médecins et va durer peu de temps. Ce sont les plus motivés. Il sera donc intéressant de voir les usages qu’ils font du DMP, la consultation des comptes-rendus hospitaliers, des images, l’envoi de documents de synthèse, etc. À partir d’avril, les éditeurs équiperont, à la demande, le reste des médecins éligibles (à jour de leur maintenance) des quatre régions, soit quelques milliers. Le DMP avance à petit pas. Mais il avance.
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