Environ 1,5 million de jeunes de moins de 20 ans ont reçu un diagnostic de diabète de type 1 (DT1) dans le monde. Cependant, le nombre d’enfants touchés par le diabète de type 2 (DT2) reste flou. En Allemagne, au cours de la période 2002-2020, l’incidence du DT2 chez les moins de 20 ans a augmenté plus fortement que celle de type 1, respectivement de 22,9 % et 2,0 % par an. Pour autant, la prévalence du DT1 reste bien plus élevée que celle du DT2 chez les jeunes. De plus, si l’incidence du DT1 s’est stabilisée chez les plus jeune (< 4 ans), elle a augmenté chez les plus âgés, précisément de 6,7 % chez les [10-14] ans et de 3,5 % chez les [15-19] ans.
La piste virale s’étoffe
Les preuves d’une association entre les infections à entérovirus, l’apparition d’auto-anticorps et le DT1 sont de plus en plus sérieuses. « Le DT1 résulte d’une interaction complexe entre une prédisposition génétique, le système immunitaire et des facteurs environnementaux, résume la Pr Ida Maria Mynarek (Oslo, Norvège), en charge de l’essai Diabetes Virus Detection (Divid). L’infection de bas grade à entérovirus a été retrouvée dans les îlots pancréatiques de patients nouvellement diagnostiqués DT1. » Les méta-analyses, dont une parue en 2023, ont montré une association significative entre les infections à entérovirus et l’apparition d’auto-anticorps (stades 1 et 2 du DT1) et d’un diabète clinique (stade 3).
Un rationnel cohérent pour tester un traitement antiviral pléconaril-ribavirine sur la fonction bêta-cellulaire chez les jeunes, dans les trois mois après l’apparition du DT1. Dans le cadre de Divid, un essai de phase 2 contrôlé contre placebo, randomisé, en double aveugle, a enrôlé 96 enfants et adolescents ([6-15] ans) venant d’être diagnostiqués DT1. Ils ont reçu le traitement pendant six mois, dans le but de préserver la fonction des cellules β. Le critère d’évaluation principal était l’aire sous la courbe moyenne du peptide C stimulé, douze mois après le début du traitement. Une proportion plus élevée de participants traités a présenté une sécrétion de peptide C préservée comparé au placebo (+ 37 % à 12 mois). « Le traitement antiviral réduit le déclin de la sécrétion du C-peptide 12 mois post-diagnostic, conclut la Pr Mynarek. Il est par conséquent possible de préserver la production résiduelle d’insuline chez les jeunes nouvellement diagnostiqués. » Il n’y avait aucune différence concernant l’HbA1c et la posologie d’insuline à 12 mois. Des études plus approfondies doivent être menées pour optimiser le traitement antiviral.
Insuline hebdomadaire, boucle
Côté traitements, deux interventions ont retenu l’attention, portant sur l’insuline hebdomadaire icodec. Dans l’essai Onwards 3 dans le DT2, l’icodec avait permis une réduction supérieure de l’HbA1c par rapport à l’insuline quotidienne dégludec. Dans le DT1, l’étude en intention de traiter (phase 3a) Onwards 6 a randomisé 582 patients adultes entre icodec et dégludec, en association avec l’insuline aspart. À 26 semaines, l’HbA1c était à 7,59 % sous icodec et 7,63 % sous dégludec, soit une réduction de 0,47 % et 0,51 %, respectivement, établissant la non-infériorité d’icodec, mais avec davantage d’hypoglycémies, notamment sévères.
Quant à la boucle fermée, disponible depuis 2021 en France, les premiers résultats en « vraie vie » commencent à sortir, tous très positifs vis-à-vis du contrôle glycémique à un an, d’après une étude présentée au congrès. L’HbA1c à trois mois est passée de 7,5 ± 0,9 % à 6,8 % ± 0,7 % (-0,68 ± 0,70 %, p < 0,001) puis est restée stable à un an. Le contrôle glycémique était un peu meilleur sous Control-IQ Tandem et MiniMed 780G par rapport au DBLG1 de Diabeloop.
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