Facteurs de risque d’asthme

D’autres pistes

Publié le 28/10/2011
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Crédit photo : BSIP

NOUVELLE MENACE dans le ciel alimentaire de la femme enceinte, les yaourts maigres, qui semblent augmenter le risque de l’enfant à naître de développer de l’asthme et une rhinite allergique. Au départ, une étude (1) visant à déterminer si les acides gras trouvés dans les produits laitiers peuvent protéger contre le développement de maladies allergiques.

Les chercheurs ont ainsi évalué l’apport quotidien en lait et produits laitiers pendant la grossesse et surveillé la prévalence d’asthme et de rhinite allergique à l’aide de questionnaires et des registres de la cohorte de naissance nationale danoise (lire aussi encadré).

Les résultats montrent que la consommation de lait pendant la grossesse n’est pas associée à un risque accru de développer de l’asthme et qu’elle protège effectivement contre le développement de l’asthme. Pourtant, les femmes qui mangeaient un yaourt maigre avec des fruits, une fois par jour, étaient 1,6 fois plus susceptibles de donner naissance à des enfants asthmatiques à 7 ans. Des enfants aussi plus susceptibles d’avoir une rhinite allergique et d’afficher les symptômes de l’asthme.

Les chercheurs suggèrent que les composants nutritifs maigres dans le yaourt peuvent jouer un rôle dans l’augmentation de ce risque, mais aussi que cette consommation soit un marqueur d’autres facteurs alimentaires et de mode de vie.

Boire et respirer.

Une autre étude danoise étonnante conclut que l’alcool en quantité modérée réduirait le risque d’asthme. Cette étude (2) a été menée sur 19 349 jumeaux âgés de 12 à 41 ans suivis pendant 8 ans. Tous ont répondu à un questionnaire au début et à la fin des huit années de suivi.

Le risque d’asthme, ajusté sur le sexe, l’âge, le statut tabagique et le niveau d’éducation, suit une courbe en U avec le risque le plus bas (4 %) chez les consommateurs modérés d’alcool (une à six unités par semaine) ; multiplié par 1,4 chez ceux qui ne buvaient pas ou rarement, et par 1,2 chez les gros buveurs. À noter : la consommation préférentielle de bière majore le risque de survenue.

L’obésité abdominale augmente le risque.

L’excès de graisse abdominale est associé à de nombreuses affections telles que le diabète et les maladies cardio-vasculaires, mais son rôle pulmonaire reste méconnu. Des études antérieures ont déjà trouvé un lien entre l’asthme et l’indice de masse corporelle (IMC). Encore une fois, les registres nordiques sont venus au secours des épidémiologistes : dans la Norvegian Nord-Trondelag Health Study (3), plus de 23 000 sujets indemnes, âgés de 19 à 55 ans à l’inclusion, ont été suivis pendant 11 ans. Les auteurs ont observé que le risque d’asthme est multiplié par 1,44 chez les patients présentant une obésité abdominale seule (mesurée par le tour de taille : ≥ 88 cm chez les femmes et ≥ 102 cm chez les hommes), contre seulement 1,38 chez les sujets présentant une obésité globale (IMC› 30) et 1,81 lorsque les deux types d’obésité sont associés.

D’après une conférence de presse organisée par le congrès

(1)Ekaterina Maslova et coll. n° P315.

(2)Sofie Lieberoth et coll. n°P319.

(3)Ben Brumpton et coll. n° P 1013.

Encadré 2 bas

Un outil de ciblage

La réduction du volume pulmonaire par voie endoscopique est de plus en plus pratiquée pour améliorer la qualité de vie des patients atteints d’asthme sévère. Cependant l’efficacité de la pose endoscopique de valves, permettant l’exclusion des lobes détruits, est variable, n’étant réelle que quand les lobes détruits et les lobes adjacents fonctionnels ne sont pas réunis par une ventilation collatérale, cette dernière annulant les bénéfices de l’exclusion.

Pour mesurer cette ventilation un cathéter, Chartis, a été étudié (C. Pison, Grenoble), sur 101 patients adressés pour emphysème sévère à très sévère (VEMS< 50 %). Après scanner des lobes pulmonaires, 43 patients ayant des emphysèmes hétérogènes (avec lobes détruits ou fonctionnels) ont été soumis à un examen avec le système Chartis. L’absence de ventilation collatérale a été montrée pour 83 % d’entre eux. La pose de valves a alors été efficace avec amélioration très nette de la qualité de vie et du paramètre de marche.

› AM

CHRISTINE FALLET
En complément

Source : Le Quotidien du Médecin: 9034