Fibrose pulmonaire idiopathique

Une innovation thérapeutique

Publié le 28/10/2011
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LES RÉSULTATS de l’étude Tomorrow, présentés par le Pr L. Richeldi (Italie), montrent qu’un inhibiteur de tyrosine kinase, le BIBF 1120, améliore la fonction respiratoire des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Cette classe de médicament, initialement développée en cancérologie, est prometteuse dans cette pathologie au pronostic sombre (lire encadré). Le BIBF cible plusieurs facteurs de croissance (VEGFR, FGFR, PDGFR) qui sont impliqués dans le processus de fibrose pulmonaire, et ce via la prolifération et différentiation des fibroblastes, les dépôts de matière extracellulaire etc. On peut donc espérer, en bloquant ces récepteurs, freiner l’évolution de la maladie.

L’étude Tomorrow, menée par 92 sites répartis dans 25 pays a permis d’inclure 432 patients recevant, pendant un an, un placebo ou du BIBF à quatre posologies (50, 100, 200 et 300 mg/j, ces trois dernières posologies étant administrées en deux prises).

On constate que le déclin annuel de la capacité vitale forcée (CVF) est réduit de 68 % avec la dose la plus élevée : -0,06 l/an à la dose de 300 mg/j, versus 0,19 l/an sous placebo (p = 0,064). Une efficacité qui semble être observée préférentiellement chez les patients dont la valeur initiale de CVF n’est pas trop éloignée de la valeur théorique (pas de différence pour les patients initialement avec une CVF< 70 % de la valeur théorique), même si les sous-groupes restent trop petits pour conclure.

La diminution de l’incidence des exacerbations, critère secondaire de l’étude, est dose-dépendante : 15,67 événements pour 100 années-patient sous placebo, puis respectivement 13,03, 12,46, 7,46 et 2,44 pour les posologies croissantes.

Enfin, on observe sous BIBF 300 mg/j une légère amélioration du score de qualité de vie SGRQ (Saint George’s Respiratory Questionnaire) alors qu’elle se détériore sous placebo.

La tolérance est satisfaisante, les effets indésirables les plus fréquents étant gastro-intestinaux. Les effets indésirables sévères ne semblent pas plus fréquents que sous placebo. Des résultats qui ont conduit Boehringer-Ingelheim, qui développe cette molécule, à mettre en route deux études de phase III incluant plus de 1 000 patients, dans 20 pays.

D’après une conférence de presse organisée par Boehringer-Ingelheim.

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du Médecin: 9034