La mélatonine est sécrétée en réponse à la diminution de la lumière. La prescription à visée chronobiologique permet principalement d’induire une avance de phase (forme à libération immédiate, de 6 heures à 2 heures avant le coucher, à faible posologie ≤ 1 mg), tandis que son effet soporifique est dose-dépendant : on choisit alors une forme à libération immédiate ou prolongée, à des doses entre 2 à 5 mg, de 15 à 30 minutes avant le coucher.
Plusieurs recommandations de la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS) concernent la prescription chez l’enfant. En France, la mélatonine est accessible sous le régime de médicament (≥ 2 mg) ou de complément alimentaire (< 2 mg). Deux médicaments à libération prolongée sont disponibles : le Circadin, approuvé dans l’insomnie après 55 ans, et le Slenyto, autorisé pour les troubles du spectre autistique (TSA) et le syndrome de Smith-Magenis chez les enfants de 2 à 18 ans.
Un lien bidirectionnel
De 50 à 80 % des enfants présentant des troubles du spectre autistique sont sujets aux troubles du sommeil, dont l’insomnie (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes prolongés ou précoces) et les rythmes veille-sommeil irréguliers – plus de 60 % de ces enfants n’ont pas d’enzyme N-acétyl-sérotonine méthyltransférase (ASMT).
« II existe une un lien bidirectionnel entre les TSA et les troubles du sommeil, avec une exacerbation de la symptomatologie autistique en présence des troubles du sommeil. Il faut par conséquent évaluer attentivement les troubles du sommeil chez les enfants présentant des troubles du neurodéveloppement car les deux peuvent s’aggraver mutuellement », prévient la Pr Stéphanie Bioulac (CHU Grenoble).
D’où l’intérêt de la mélatonine chez ces enfants. La mélatonine LP augmente le temps total de sommeil de 57,5 minutes, versus 9,1 sans traitement, réduit la latence d’endormissement de 39,6 vs 12,5 minutes et augmente la durée du sommeil ininterrompu de 77,9 vs 25,4 minutes (1). La psychiatre souligne l’importance de l’amélioration du maintien du sommeil chez ces enfants, qui se traduit par une qualité de sommeil nocturne accrue et une réduction des troubles du comportement diurne, avec moins de comportements externalisés et une meilleure qualité de vie.
(1) Gringras P et al. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 2017 Nov;56(11):948-957.e4
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