Les recommandations de la Société française de pédiatrie sur la supplémentation en vitamine D ont évolué en 2022. Une étude des pratiques a examiné les modalités de supplémentation et l’apport calcique alimentaire des enfants après cette publication (1). Cette étude transversale monocentrique avec questionnaire a été menée auprès des parents des enfants consultant en pédiatrie au CHU de Rouen, entre le 10 et le 30 avril 2023. 874 enfants ont consulté, et 24 % des parents ont participé à l’enquête.
L’âge moyen des enfants était de 10,3 ans. 30,9 % n’avaient pas reçu de vitamine D depuis un an ou plus, malgré un taux de consultation auprès d’un médecin de ville de 74 % au cours des quatre mois précédents. De plus, parmi les 122 parents ayant rempli le questionnaire alimentaire, 50 % ont signalé des apports calciques insuffisants chez leurs enfants, en particulier chez les adolescents. « La supplémentation en vitamine D reste encore insuffisante chez l’enfant. Une prescription annuelle et/ou une coordination ville-hôpital pourraient être discutées afin d’améliorer l’apport systématique en vitamine D +/- calcium si nécessaire », propose la Dr Claire Boudailliez, l’autrice principale de cette enquête.
Des recommandations claires
Les recommandations sont les suivantes : entre 0 et 2 ans, la supplémentation doit être de 400 à 800 UI par jour de vitamine D2 ou D3. Entre 2 et 18 ans, la posologie est identique mais, en cas d’observance douteuse, il est préconisé de proposer une administration trimestrielle, de 50 000 UI de vitamine D3 (ou, à défaut, de 80 000 à 100 000 UI en entrée et sortie d’hiver).
En cas de facteurs de risque (obésité, peau noire, exposition solaire faible, alimentation vegan), les doses augmentent : de 800 à 1 600 UI/jour de vitamine D2 ou D3 (ou 50 000 UI de vitamine D3 toutes les six semaines, ou 80 000 à 100 000 UI par trimestre).
Les apports en calcium doivent être adaptés à l’âge, avec une supplémentation si l’enfant ne consomme aucun produit laitier.
(1) Bacchetta J et al. Arch Pediatr.
2022 May;29(4):312-325
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