La prévalence du tabagisme actif par consommation de cigarettes en France avant la grossesse est d’environ 30 %, de 20 à 24 % au premier trimestre de la grossesse et de 14 à 20 % au troisième trimestre. Le tabagisme actif pendant la grossesse est associé à un risque accru de fausses couches précoces (+ 20 %), de grossesse extra-utérine (+ 73 %) et de mort fœtale in utero (+30 %). C’est également un facteur de risque de prématurité (+ 20 %) et de petit poids de naissance (+ 100 %). Outre les conséquences obstétricales du tabagisme pendant la grossesse, ce dernier est associé à de nombreux effets délétères chez l’enfant : mort inattendue du nourrisson, asthme ou symptômes respiratoires, surpoids, obésité… Les risques existent également avec le tabagisme passif.
Les substituts nicotiniques vivement recommandés
La prescription des traitements de substitution nicotinique est prioritaire. Il est recommandé de déconseiller l’initiation ou la poursuite de la cigarette électronique pendant la grossesse car elle contient de nombreux composants (arômes, propylène glycol, glycérol…) dont les effets sur le fœtus ne sont pas encore bien connus. « Mais il faut aussi garder du bon sens : il est probablement préférable d’être exposé à la cigarette électronique qu’à la fumée de tabac », a précisé le Dr Gilles Grangé (Paris).
La prescription de traitement de substitution nicotinique (TSN) peut être proposée à toute femme enceinte ayant échoué à un sevrage spontané.
Les différentes formes galéniques peuvent être utilisées de façon combinée. « La difficulté rencontrée parfois par les patientes pour prendre les substituts nicotiniques est la présence du pictogramme « Femmes enceintes » « danger grossesse » sur les boîtes. La Société francophone de tabacologie a exprimé sa vive inquiétude à propos de l’ajout de ce pictogramme. En effet, le traitement de substitution nicotinique est le seul traitement médicamenteux autorisé chez la femme enceinte. Et il n’a pas montré d’effet néfaste pour la grossesse, contrairement au tabagisme », a souligné le Dr Gilles Grangé.
D’après les études, la prescription des dispositifs transdermiques (patchs) et/ou des substituts nicotiniques à action rapide (gommes, comprimés à sucer…) pendant la grossesse est efficace et associée à une abstinence tabagique. En cas de faux pas ou de reprise tabagique, il est recommandé de poursuivre la substitution nicotinique. Il ne faut donc pas conseiller à une femme enceinte de retirer le patch si elle fume. Il convient de l’encourager à poursuivre son traitement.
En ce qui concerne l’allaitement, une femme fumeuse ne doit pas être découragée à débuter un allaitement. Aucun élément inquiétant n’a été signalé chez les enfants allaités de mère sous substitution nicotinique. L’utilisation des TSN est donc possible pendant l’allaitement.
Enfin, la reprise du tabac en post-partum est élevée (jusqu’à 82 % à un an). Il faut donc anticiper les risques de reprise.
Communication du Dr Gilles Grangé (Paris)
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