Malgré la résolution du 26 novembre 2014 réaffirmant le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France et en Europe, la situation de l’accès à l’IVG en France est problématique. Le manque de professionnels de santé et de structures de soins sur le territoire (100 centres dédiés ont fermé) en est la raison principale. Actuellement, un quart des IVG (n = 55 800) sont pratiquées hors structures hospitalières, 69 % par technique médicamenteuse. Or, le choix de la technique devrait toujours appartenir à la femme : il ne faut pas imposer l’IVG médicamenteuse ou l’anesthésie locale lors de l’aspiration pour des raisons économiques. Il faut aussi raccourcir les délais entre la demande de la patiente et le premier rendez-vous.
La législation sur l’IVG a connu plusieurs évolutions : suppression de la notion de détresse (2014), du délai de réflexion (2015), ouverture aux sages-femmes (2016), habilitation des centres de santé à pratiquer des IVG chirurgicales (2016). Par ailleurs le site ivg.gouv.fr a été ouvert en 2013, ainsi qu’un numéro vert (08 00 08 11 11) géré par le planning familial, les mouvements anti-IVG étant toujours actifs.
Le débat législatif sur l’allongement du délai légal de l’IVG, de 12 à 14 semaines, ne doit pas faire occulter que c’est avant tout un problème de pénurie de centres qui est posé : la patiente ne devrait pas avoir à en faire les frais en subissant une IVG plus tardive, ce qui ne fait que reporter le problème de l’accès. Un autre point de réflexion est la possibilité de recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG), donc sans limite de délai, pour des raisons psychosociales (déni, violences, détresse socio-économique).
Communication de Philippe David
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