L’incontinence urinaire reste un tabou sociétal. Pourtant, une femme sur deux est concernée à l’effort, et 75 % des plus âgées. L’urgenturie touche 7 à 33 % des femmes, les deux composantes pouvant être associées.
Chez les femmes âgées, l’incontinence urinaire est associée à une fragilité globale, avec un risque accru de chute (lire encadré). Jugé inéluctable et incurable, la patiente n’en parle pas, ce qui entraîne des retards diagnostiques de sept ans, et une dégradation significative sur la qualité de vie. La Dr Élodie Vexlard (Montpellier) note que les femmes souhaiteraient un dépistage systématique, à distance du post-partum où il est considéré comme trop tardif et trop théorique. Elles pourraient bénéficier alors de conseils éducatifs et de prévention. Les informations délivrées hors cadre médical (magazines…) leur donnent une impression de dramatisation de cette pathologie.
Savoir ou ne pas savoir
Faut-il dépister les troubles cognitifs ? La question ne fait pas consensus, avec d’un côté l’avantage de pouvoir mettre en évidence quelques causes curables (hypertension, carences B 12, iatrogénie, calcémie…) et d’anticiper les mesures de protection à mettre en place (conduite automobile, présence du gaz, frigo…), mais de l’autre le risque de diagnostiquer une maladie sans traitement, stigmatisante, dont un patient sur dix préférerait ne rien savoir à l’avance. « Quoi qu’il en soit, le dépistage prend 15 à 17 minutes par consultation, c’est long », souligne le Dr Mickaël Rochoy (Lille). Deux types de tests rapides (< 5 minutes) existent, l’un qui s’adresse aux proches (iQ-code) les deux autres (Codex et mini-code) qui consistent à mémoriser trois mots, distraire par un autre exercice puis demander la répétition. Ce dernier est libre de droit, présente en médecine générale une sensibilité autour de 91 %, et une spécificité de 86 %.
Sessions « Prendre soin des personnes âgées », « Santé de la cinquantaine » et « Mental health and disorder in deprescribing »
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