Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est significativement plus fréquent dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), avec des incidences très variables selon les études, de 8 à 87 %, et on s’interroge encore sur le fait qu’il pourrait être un facteur de risque potentiel de progression de la maladie.
L’impact du RGO et de son traitement sur la FPI est mal connu. De récentes données rétrospectives suggèrent que le traitement anti-acide aurait un effet bénéfique sur la progression de la maladie mais l’effet sur la survie sans progression reste inconnu.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet d’un traitement anti-acide chez les patients avec une FPI, le critère de jugement principal était la progression de la FPI (diminution de la CVF de plus de 10 %, et/ou diminution de 50 m de la distance parcourue lors du test de marche de 6 minutes ou le décès). L’analyse regroupait trois cohortes des essais contrôlés réalisés avec la pirfenidone (deux études CAPACITY et l’étude ASCEND). Parmi les 624 patients du groupe placebo, 291 (47 %) recevaient un traitement anti-acide (inhibiteurs de la pompe à protons ou antiH2). Les patients inclus avaient dans 51,4 % des cas un RGO, 27,6 % une maladie cardiovasculaire et 61 % étaient fumeurs. Les patients traités par antiacide déclaraient plus souvent un RGO, une hernie hiatale et une comorbidité cardiovasculaire que les patients non traités. À 52 semaines, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes dans la progression de la maladie et l’amélioration du pronostic. Dans le sous-groupe des patients ayant une CVF ‹ 70 %, le traitement anti-acide était même significativement associé à un taux plus élevé d’infections. Il y avait un taux plus élevé d’hospitalisations toutes causes dans le groupe traité par anti-acides (HR = 1,4, p = 0,042).
Les effets secondaires généralement associés aux anti-acides n’étaient pas différents dans les deux groupes.
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