Alors que l'âge moyen pour avoir un premier enfant est aujourd'hui de 31-32 ans en France, de plus en plus de femmes attendent d'avoir 40 ans pour convevoir. Nous sommes ainsi passés de 8 000 naissances après 40 ans en 1980, à 43 000 en 2016, soit 5 % des naissances annuelles sur le territoire, selon l'INSEE.
Quelles recommandations et quels risques pour ces femmes ? À l'hôpital Foch de Suresnes, le service de gynécologie obstétrique dirigé par le Pr Jean-Marc Ayoubi accueille 200 patientes par an avec ce type de profil soit 7,5 % du nombre d'accouchements annuels dans l'établissement. « Nous leur tenons un discours un peu différent de ce que l'on entend partout, car faire un enfant après 40 ans ça n'est pas un péché mortel ! Simplement après 40 ans et surtout après 43 ans, cela expose à des complications potentiellement plus fréquentes », pointe le gynécologue. Il faut donc informer des risques de morbimortalité maternelle, de diabète gestationnel, d'hypertension, de prééclampsie, d'hémorragie post-partum et, surtout surveiller. « Mais informer et surveiller ne veut pas dire culpabiliser », insiste le gynécologue.
Plus de risques à partir de 43 ans
Si ces grossesses tardives font courir davantage de risques aux femmes, elles nécessitent une surveillance accrue. En effet, la probabilité de développer un diabète gestationnel passe de 3 à 10 % après 40 ans, celui de faire de l'hypertension ou une prééclampsie de 2 à 4 %.
« Mais en réalité c'est surtout à partir de 43 ans que les risques augmentent particulièrement, de même que les césariennes sont deux à trois fois plus fréquentes que chez les femmes de 25 à 35 ans », nuance le Pr Ayoubi. Autre constat du médecin, la nécessité d'informer les femmes en amont de la baisse spontanée de la fertilité à partir de 33/35 ans et de façon encore plus importante à partir de 40 ans. « Aujourd'hui, les femmes ont l'impression qu'elles pourront avoir un enfant quand elles le souhaitent, grâce, d'un côté, à la contraception et de l'autre, à l'aide à la procréation. C'est une erreur. La procréation médicale assistée (PMA) n'est pas la réponse à tout, surtout à partir de 40 ans. ».
Ainsi avant 30 ans, la PMA par transfert induit 60 à 70 % de naissances et 57,5 % pour la PMA par ponction. Mais après 40 ans, les chances de tomber enceinte par PMA chutent fortement : « On tombe à 15 % de grossesse par transfert et 20 % par ponction à partir de 40 ans et en dessous de 5 % après 42 ans. ».
Article précédent
Les nouveaux traitements du fibromes utérins
Article suivant
Place au dépistage organisé !
« Nous avons classifié les niveaux de risque de la contraception orale »
Dépistage du cancer du sein : le médecin généraliste repositionné au cœur du dispositif
« En termes de prévention, une consultation en début de ménopause permet de tout remettre à zéro »
Une prise en charge toujours inégale
Les nouveaux traitements du fibromes utérins
Une grossesse après 40 ans ? Ce n'est pas un « péché mortel » !
Place au dépistage organisé !
Comment réduire les risques des maladies cardiovasculaires ?
« La vitamine D est uniquement un traitement d’appoint de l'ostéoporose »
« Pas d'égalité homme-femme face au cancer du poumon »
Plusieurs femmes primées
Quand une séance de footing remplace une ordonnance
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)